Pour les articles homonymes, voir Joyeuse.
Joyeuse est, d'une part, l'épée légendaire de Charlemagne dans la Chanson de Roland, et d'autre part, une épée utilisée lors du sacre des rois de France à partir du XIIe ou du XIIIe siècle, dite « épée de Charlemagne ». Elle est l'un des plus anciens regalia du royaume de France qui subsistent actuellement.
Épée de Charlemagne
Artiste | |
---|---|
Date | Xe – XIe siècle |
Type | Épée |
Lieu de création | |
Dimensions (H × L) | |
Propriétaire | État Français |
No d’inventaire | MS 84[1] |
Localisation | Musée du Louvre, Département des objets d'art, Paris (France) |
modifier - modifier le code - modifier Wikidata
Selon la légende, elle portait dans son pommeau de nombreuses reliques, entre autres celle de la Sainte Lance, celle qui aurait percé le flanc du Christ sur la croix, ce qui explique son nom.
LaChanson de Roland indique ainsi (laisse CLXXXIII) :
« Nous avons fort à dire sur la lance
Dont Notre Seigneur fut blessé sur la Croix.
Charles, grâce à Dieu, en a la pointe.
Il l'a fait enchâsser dans un pommeau d'or. ;
En raison de cet honneur et de cette grâce,
Le nom de Joyeuse fut donné à l'épée.
Les barons français ne doivent pas l'oublier :
C'est de là que vient « Montjoie », leur cri de guerre
C'est pourquoi aucun peuple ne peut leur résister. »
En réalité, l'étymologie du cri « Montjoie » est discutée ; il n'est pas certain qu'il soit en rapport avec le nom de l'épée de Charlemagne[2].
Dans leur description de Charlemagne, les Grandes Chroniques de France, manuscrit du XVe siècle enluminé par Jean Fouquet, racontent que « d'un seul coup de son épée, Joyeuse, il fendait un chevalier en armes »[3].
La ville de Joyeuse dans l'Ardèche devrait son nom à l'épée de Charlemagne. Égarée sur un champ de bataille, celle-ci aurait été retrouvée par un des lieutenants de l'empereur qui, pour le remercier de sa fidélité, lui remit un fief rebaptisé Joyeuse et le droit d'en porter le nom.
L'épée utilisée lors du sacre des rois de France, probablement depuis Philippe Auguste en 1179, de manière documentée depuis Philippe III le Hardi en 1271, s'appelait aussi Joyeuse, et l'on prétendait qu'il s'agissait de la même. En fait, elle avait été fabriquée plus tardivement, à partir d'éléments d'époques diverses :
Cette épée est conservée dans le trésor de Saint-Denis jusqu'à ce qu'elle entre en 1793 dans les collections du musée du Louvre. L'épée a de nouveau été utilisée pour le sacre de Napoléon en 1804, puis sous la Restauration.
Pour son sacre en 1804, Napoléon a fait recouvrir le fourreau d'un velours vert brodé de feuilles de laurier d'or, et remplacer les fleurs de lys par des pierreries. Pour son sacre en 1825, Charles X a demandé à Jacques-Eberhard Bapst-Ménière, joaillier de la Couronne, de retirer du fourreau les particularismes napoléoniens, revenant ainsi à un velours fleurdelysé, encore visible aujourd'hui[4],[5].
Sur les autres projets Wikimedia :