François Antoine Léon Chiris, né à Grassele et mort à Paris le , est un industriel de la parfumerie et un homme politique français du XIXe siècle, député et sénateur des Alpes-Maritimes sous la Troisième République.
Léon Chiris | |
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Fonctions | |
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Sénateur français | |
– (18 ans et 8 jours) |
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Circonscription | Alpes-Maritimes |
Député français | |
– (7 ans, 2 mois et 27 jours) |
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Réélection | 5 mars 1876 18 octobre 1877 6 mai 1881 |
Circonscription | Alpes-Maritimes |
Législature | Ire, IIeetIIIe (Troisième République) |
Conseiller général des Alpes-Maritimes | |
– (2 ans) |
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Circonscription | Canton de Coursegoules |
Prédécesseur | Eugène Gazagnaire |
Successeur | Auguste Castel |
– (29 ans) |
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Circonscription | Canton de Saint-Auban |
Prédécesseur | François-Auguste Sauvaire |
Successeur | Georges Chiris |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Grasse (France) |
Date de décès | (à 60 ans) |
Lieu de décès | 16e arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | française |
Enfants | Marguerite Carnot |
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Léon Chiris est le fils de Léopold Chiris (1811-1862), un important industriel négociant en parfumerie de Grasse qui avait hérité d'une maison fondée par le parfumeur Antoine [de] Chiris en 1768[1], et de Claire Isnard (1816-1897), fille d'un banquier. Léon est aussi le petit-neveu par sa mère de Maximin Isnard, député du Var à la Convention nationale. Il fait ses études au lycée Chaptal à Paris puis en Angleterre.
Donné d'origine italienne[2], les sources nous montrent une famille originaire de Mons en 1674, puis installée à Grasse en 1739.
À la mort de son père, il prend la direction des affaires familiales et va considérablement les développer[3]. En Algérie, il construit une usine de 3 000 m², dans le style mauresque, sur son domaine de 800 hectares de Sainte-Marguerite à Boufarik, dans la Mitidja, où il traite les matières premières aromatiques issues des géraniums, orangers, cassiers et eucalyptus[4]. En 1868, à Grasse, il transfère son usine de la Place Neuve dans l'ancien couvent des Capucins et est le premier industriel de la ville à faire fonctionner ses machines à la vapeur. Il importe le muscdeChine, la badianeduTonkin, le benjoindeCochinchine, le patchouli et la citronnelle d'Indonésie et des Philippines, l'ylang-ylangdeMadagascar. La notoriété des parfums Chiris est à son apogée à la fin du XIXe siècle : la reine Victoria rend visite à Léon Chiris en 1891 dans sa villa Saint-Georges à Grasse. L'industriel utilise en 1894 la technique des solvants volatils pour l'extraction des parfums et inaugure en 1899 une nouvelle usine à Grasse, « la Mosquée » inscrite au patrimoine[5], copie de l'usine de Boufarik[6], après s'être porté acquéreur des parfums Rallet, établis à Moscou. Avec son concurrent, les établissements Roure-Bertrand fils, il est à cette époque l'un des plus gros producteurs de parfums au monde. Par ailleurs, le jeune François Coty se forma à l'art du parfum dans ses établissements.
Après son mariage avec une nièce de Thiers, Léon Chiris se lance en politique à la fin du Second Empire, en devenant conseiller municipal de Grasse, puis conseiller général de Saint-Auban[7]. Il est alors partisan de l'Empire. À la chute de celui-ci, il se rallie à la République. Élu député en comme antirévisionniste et républicain-conservateur, il s'inscrit à l'Union républicaine (gauche) et devient, avec Alfred Borriglione, la personnalité politique la plus importante des Alpes-Maritimes. Il est élu député de Grasse en 1876, fait partie des 363 députés[8] opposés au gouvernement de Broglie, est réélu en 1877 et 1881. Il est ensuite élu sénateur en , à la quasi-unanimité des suffrages, et le reste jusqu'à sa mort.
En 1900, son fils Georges (1872-1953) [9] reprend la direction de l'entreprise[10]. Il épouse Emilie Cunisset-Carnot, fille de Paul Cunisset-Carnot et petite-fille du président Sadi Carnot[11].
Ses deux filles, dont Marguerite, ont épousé deux fils du président Sadi Carnot.
Un monument inscrit au patrimoine[12], comportant une statue sculptée par Louis Maubert, lui a été élevée à Grasse et, dans la même ville, un lycée professionnel porte son nom[13].