En {{date|septembre 1845}}, Constantin Meunier commence ses études à l'[[Académie royale des beaux-arts de Bruxelles]], où, à partir de 1848, il suit les cours du sculpteur [[Néo-classicisme|néo-classique]] [[Louis Jehotte]]. Il fréquente également, dès 1852, l'atelier privé de [[Charles-Auguste Fraikin]]. En dernière année d'études, il découvre la peinture et devient l'élève de [[François-Joseph Navez]]{{Sfn|Caspers|Baudson|1998|p=9, 44}}.
En {{date|septembre 1845}}, Constantin Meunier commence ses études à l'[[Académie royale des beaux-arts de Bruxelles]], où, à partir de 1848, il suit les cours du sculpteur [[Néo-classicisme|néo-classique]] [[Louis Jehotte]]. Il fréquente également, dès 1852, l'atelier privé de [[Charles-Auguste Fraikin]]. En dernière année d'études, il découvre la peinture et devient l'élève de [[François-Joseph Navez]]{{Sfn|Caspers|Baudson|1998|p=9}}. En outre, il visite souvent l'atelier libre de Saint-Luc, où il rencontre un certain nombre de jeunes artistes rejetant l'éducation académique très développée et son enrégimentement et recherchant une voie artistique indépendante, comme [[Charles de Groux]], pionnier de la [[Réalisme (peinture)|peinture réaliste]], avec qui Constant Meunier devient ami{{Sfn|Caspers|Baudson|1998|p=44}}.
Il est le père du peintre et graveur Charles Meunier (1864–1894), le frère du graveur Jean-Baptiste Meunier (1821-1900), dessinateur et graveur, ainsi que l'oncle de l'affichiste Henri Meunier (1873–1922). Il est le beau-frère d'Auguste Danse, graveur.
Biographie
Famille
Constantin Émile Meunier, né à Etterbeekle, est le second fils et le quatrième des cinq enfants de Simon Louis Meunier (1789-1835), percepteur des contributions et de Marie Catherine - dite Charlotte - Tilmont (1789-1868). Tandis que Constantin n'a que quatre ans, son père se donne la mort. Sa veuve, sans ressources, s'installe avec les siens au Petit Sablon, où dans un immeuble qu'elle possède, elle ouvre un magasin de modes et loue des chambres à des artistes, dont le peintre Théodore Fourmois et le graveur italien Luigi Calamatta[1].
Formation
En, Constantin Meunier commence ses études à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, où, à partir de 1848, il suit les cours du sculpteur néo-classiqueLouis Jehotte. Il fréquente également, dès 1852, l'atelier privé de Charles-Auguste Fraikin. En dernière année d'études, il découvre la peinture et devient l'élève de François-Joseph Navez[2]. En outre, il visite souvent l'atelier libre de Saint-Luc, où il rencontre un certain nombre de jeunes artistes rejetant l'éducation académique très développée et son enrégimentement et recherchant une voie artistique indépendante, comme Charles de Groux, pionnier de la peinture réaliste, avec qui Constant Meunier devient ami[3].
Carrière
D’abord peintre de scènes religieuses, Constantin Meunier est profondément marqué par sa visite, en compagnie de son ami l’écrivain Camille Lemonnier, du Borinage, le pays noir, bassin minier de la province de HainautenBelgique. En cette époque où la Belgique est profondément transformée par l'industrialisation sidérurgique et par l’essor des organisations syndicales, politiques et coopératives ouvrières, il s’attache à représenter le monde du travail.
« Puis le hasard me mène dans le pays noir, le pays industriel. Je suis frappé par cette beauté tragique et farouche. Je sens en moi comme une révélation d’une œuvre de vie à créer. Une immense pitié me prend[4]. »
Il devient l'un des maîtres d’un art réaliste et social. Il contribue à donner un visage à l’ouvrier et participe à la description des nouvelles réalités engendrées par l'essor industriel. Il s'en fait l’interprète au travers de sa peinture sombre et dramatique, puis — à partir du milieu des années 1880 — de ses bronzes aux traits anguleux.
C'est au retour d'un séjour de six mois en Espagne, d' à en compagnie de son fils Charles, Théo van RysselbergheetDarío de Regoyos[5], que la sculpture occupe une place de plus en plus grande dans son œuvre. Envoyé à Séville par le gouvernement belge pour y réaliser une copie d'une Descente de croixdePedro de Campaña (1503–1580), il en ramène aussi quelques toiles plus personnelles dont La Fabrique de tabacs à Séville (musées royaux des Beaux-Arts de Belgique). Mais paradoxalement, l'Andalousie brûlée de soleil semble l'avoir plus que tout confirmé dans son profond désir de consacrer son art au travail ouvrier et à son emprise sur la matière — ce que la sculpture exprime parfaitement.
Une lettre de Vincent van Gogh à son frère Théo écrite en 1889 à Saint-Rémy-de-Provence parle de lui d'une manière extrêmement flatteuse : « Cher Théo, Dans toutes ses œuvres, Meunier est de loin supérieur à moi. À Bruxelles, j'ai vu ses peintures à une exposition. En fait, il est le seul de tous les artistes belges à m'avoir fortement touché. Il a peint les métallos du Borinage et leur cortège en route pour la mine ou les usines. Ses œuvres se distinguent nettement, tant par la couleur que par le traitement. Il a peint toutes ces choses que j'ai toujours rêvé de pouvoir réaliser… »[6].
1894 fut pour Constantin Meunier une année éprouvante : il perd successivement ses deux fils. Au début de l'année, Georges, aspirant de marine à bord d'un steamer anglais meurt de la fièvre jaune en rade de Rio de Janeiro à l'âge de 25 ans. Le , Charles, peintre et aquafortiste, meurt à Louvain des suites d'une phtisie pulmonaire, s'étant volontairement mis à l'eau pour sauver les dessins de son père pris dans une inondation[N 1].
Un fonds de ses œuvres est conservé à Ixellesaumusée Constantin-Meunier aménagé dans l’atelier de l’artiste. Ses bronzes ornent des places et les parcs de Belgique et d'Europe.
F. Vandepitte et al., « Constantin Meunier à Séville. L’ouverture andalouse », Cahiers des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, no 3, Bruxelles, 2008.
Micheline Jérôme-Schotsmans, Constantin Meunier, sa vie, son œuvre, Waterloo, Olivier Bertrand Éditions et Belgian Art Research Institute, 2012.
Constantin Meunier, Lettres d'Espagne 1882, présentées et annotées par Richard Kerremans, C.I.D.E.P., Bruxelles, 2014.