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[[Fichier:Coli levine.JPG|vignette|Culture de ''[[Escherichia coli]]'' sur gélose EMB]] |
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[[Fichier:Escherichia coli EMB.jpg|vignette|Aspect vert métallisé caractéristique d'une culture de ''[[Escherichia coli]]'' sur gélose EMB]] |
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La '''gélose EMB''' (de l'anglais ''Eosin Methylene Blue'') est un [[milieu de culture]] sélectif et différentiel employé en [[microbiologie]] pour l'isolement et l'identification des [[bacille (forme)|bacille]]s [[coloration de Gram|Gram]] négatifs (BGN). Ce milieu comporte un indicateur qui détecte la consommation du lactose et/ou du saccharose. Il a été mis au point en 1918 par M. Levine pour faciliter la distinction entre ''[[Escherichia coli]]'' et d'autres BGN, en particulier ''[[Klebsiella aerogenes]]'' (anc. ''[[Klebsiella aerogenes|Enterobacter aerogenes]]'')<ref>Levine M « Differenciation of B. coli and B. aerogenes on a simplified eosin - methylene blue agar » ''J Infect Dis.'' 1918;23(1):43-47. [https://www.jstor.org/stable/30080479 Accès libre]</ref>. Les travaux de Levine s'appuyaient sur une formulation similaire proposée en 1916 par J. Holt-Harris et O. Teague<ref>Holt-Harris JE, Teague O « A new culture medium for the isolation of bacillus typhosus from stools » ''J Infect Dis.'' 1916;18(6):596-600. [https://www.jstor.org/stable/30080303 Accès libre]</ref>. |
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L'EMB, ou '''milieu de Lévine''', est un milieu de culture. |
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== Principe == |
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isolement des bacilles [[Gram négatif]] |
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La base nutritive se compose pour moitié de [[peptone]] et pour l'autre moitié d'un mélange à parts égales de deux [[disaccharide]]s, le [[lactose]] et le [[saccharose]]. Le lactose est métabolisé par les [[Entérobactérie]]s dites « fermentaires » et le saccharose sert de glucide de secours pour d'éventuels variants lactose négatifs de ces bactéries. |
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Le [[bleu de méthylène]] est un inhibiteur qui limite la croissance des bactéries Gram positives. L'[[éosine]] ici utilisée dans sa forme Y (''yellowish'', jaunâtre) vire au noir en milieu acide ce qui permet de détecter l'acidité produite par les bactéries qui fermentent le lactose et/ou le saccharose. Lorsque le pH diminue suffisamment, les deux colorants interagissent en formant un complexe violet très sombre aux reflets verts métalliques caractéristiques<ref name="ASM">https://www.asmscience.org/content/education/protocol/protocol.2869, consulté le 02/06/21.</ref>. |
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L'[[hydrogénophosphate de potassium]] (K<sub>2</sub>HPO<sub>4</sub>) sert de [[tampon (chimie)|tampon]] pour amortir les variations de pH dues à la fermentation des sucres. L'[[agar-agar|agar]] est l'agent gélifiant. |
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L'aspect des colonies sur la gélose EMB reflète leur aptitude à acidifier les glucides présents. |
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Les colonies suspectes de ''Escherichia coli'' sont celles qui présentent après 18 à 24h d'incubation l'aspect caractéristique dit « en dos de scarabée » : coloration bleu-noir avec des reflets verts métallisés, limitée à la colonie et ne s'étendant pas au milieu environnant. Cet aspect, qui traduit l'acidification intense et rapide du lactose et/ou du saccharose, n'a cependant qu'une valeur d'orientation<ref name="ASM" />. D'autres tests sont nécessaires pour confirmer l'identification. |
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Les colonies roses à ambrées correspondent aux BGN qui acidifient faiblement ou lentement l'un des deux glucides. Il peut s'agir entre autres de ''[[Shigella]]'', ''[[Salmonella]]'', ''[[Klebsiella]]'' etc. |
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Les colonies incolores correspondent à des BGN « non fermentaires » (ou à certains Gram positifs résistants au bleu de méthylène) qui n'acidifient ni le lactose ni le saccharose : ''[[Proteus (bactérie)|Proteus]]'', ''[[Pseudomonas]]'' etc. |
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== Composition == |
== Composition == |
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Pour 1000 mL de milieu<ref>https://www.bd.com/resource.aspx?IDX=8821, consulté le 02/06/21.</ref>{{,}}<ref>https://himedialabs.com/TD/GM317.pdf, consulté le 02/06/21.</ref> : |
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*peptone 10,0 grammes |
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* peptone (quelconque) : 10 g |
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*[[lactose]] 10,0 grammes |
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* lactose : 5 g |
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*éosine 0,4 gramme |
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* saccharose : 5 g |
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*hydrogénophosphate de |
* hydrogénophosphate de potassium : 2g |
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* éosinase Y : 400 mg |
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* agar : 13,5 g. |
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Ajuster le pH à 7,2 ± 0,2 à 25°C (après autoclavage). |
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*[[agar-agar|agar]] 15,0 grammes |
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*[[Potentiel hydrogène|pH]] = 6,8 |
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== Variantes == |
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37,5 g par litre. Stérilisation classique. |
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Certaines sources distinguent deux types de gélose EMB selon que la formule comporte : |
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* soit un mélange à parts égales de 0,5% (m/v) de lactose et 0,5% de saccharose (formulation originale de Holt-Harris & Teague) ; |
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L'utilisation du lactose se traduit par un centre foncé ou un aspet métallique des colonies. Dans le cas contraire les colonies sont incolores. Les colonies sont normalement des bacilles Gram négatifs mais quelques [[gram positif|Gram +]] peuvent cultiver de façon limitée. |
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* soit 1% de lactose et pas de saccharose (formule modifiée par Levine). |
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Le terme « gélose Teague » peut servir à désigner la formule la plus ancienne, au substrat glucidique mixte, l'appellation « gélose Levine » étant réservée à la formule sans saccharose<ref>https://assets.thermofisher.com/TFS-Assets/LSG/manuals/IFU1400.pdf, consulté le 14/06/21.</ref>. |
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Le type de peptone peut varier selon les fabricants. D'autre part, la concentration d'agar peut être majorée à 1,5% (m/v) pour restreindre l'essaimage des ''Proteus'', mais dans ce cas leurs colonies prennent un aspect métallisé semblable à celui des colonies de ''E. coli''<ref name="ASM" />. |
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-colonies violettes métalliques= Esherishia Coli |
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== Préparation == |
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-colonies bleuâtres= Enterobactérie |
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Aucun ingrédient n'étant thermosensible, il suffit de les dissoudre à chaud dans le volume correspondant d'eau distillée et de stériliser à l'autoclave (15 minutes à 121°C). Le mélange est ensuite réparti dans des contenants stériles. |
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-colonies brunâtres type M=Klebsiella |
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== Notes et références == |
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-colonies ambrées transparentes= Salmonelle Shiguella |
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{{Références}} |
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-colonies en forme de toile ou de plume= levure, Candida Albican |
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== Voir aussi== |
== Voir aussi== |
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*[[milieux de culture (liste)]] |
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*[[Coloration de Gram]] |
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* [[Milieu de culture]] |
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{{Palette|Milieux de culture}} |
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{{Portail|microbiologie}} |
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[[Catégorie:Milieu de culture|EMB, gélose]] |
Pour les articles homonymes, voir EMB.
Lagélose EMB (de l'anglais Eosin Methylene Blue) est un milieu de culture sélectif et différentiel employé en microbiologie pour l'isolement et l'identification des bacilles Gram négatifs (BGN). Ce milieu comporte un indicateur qui détecte la consommation du lactose et/ou du saccharose. Il a été mis au point en 1918 par M. Levine pour faciliter la distinction entre Escherichia coli et d'autres BGN, en particulier Klebsiella aerogenes (anc. Enterobacter aerogenes)[1]. Les travaux de Levine s'appuyaient sur une formulation similaire proposée en 1916 par J. Holt-Harris et O. Teague[2].
La base nutritive se compose pour moitié de peptone et pour l'autre moitié d'un mélange à parts égales de deux disaccharides, le lactose et le saccharose. Le lactose est métabolisé par les Entérobactéries dites « fermentaires » et le saccharose sert de glucide de secours pour d'éventuels variants lactose négatifs de ces bactéries.
Lebleu de méthylène est un inhibiteur qui limite la croissance des bactéries Gram positives. L'éosine ici utilisée dans sa forme Y (yellowish, jaunâtre) vire au noir en milieu acide ce qui permet de détecter l'acidité produite par les bactéries qui fermentent le lactose et/ou le saccharose. Lorsque le pH diminue suffisamment, les deux colorants interagissent en formant un complexe violet très sombre aux reflets verts métalliques caractéristiques[3].
L'hydrogénophosphate de potassium (K2HPO4) sert de tampon pour amortir les variations de pH dues à la fermentation des sucres. L'agar est l'agent gélifiant.
L'aspect des colonies sur la gélose EMB reflète leur aptitude à acidifier les glucides présents.
Les colonies suspectes de Escherichia coli sont celles qui présentent après 18 à 24h d'incubation l'aspect caractéristique dit « en dos de scarabée » : coloration bleu-noir avec des reflets verts métallisés, limitée à la colonie et ne s'étendant pas au milieu environnant. Cet aspect, qui traduit l'acidification intense et rapide du lactose et/ou du saccharose, n'a cependant qu'une valeur d'orientation[3]. D'autres tests sont nécessaires pour confirmer l'identification.
Les colonies roses à ambrées correspondent aux BGN qui acidifient faiblement ou lentement l'un des deux glucides. Il peut s'agir entre autres de Shigella, Salmonella, Klebsiella etc.
Les colonies incolores correspondent à des BGN « non fermentaires » (ou à certains Gram positifs résistants au bleu de méthylène) qui n'acidifient ni le lactose ni le saccharose : Proteus, Pseudomonas etc.
Pour 1000 mL de milieu[4],[5] :
Ajuster le pH à 7,2 ± 0,2 à 25°C (après autoclavage).
Certaines sources distinguent deux types de gélose EMB selon que la formule comporte :
Le terme « gélose Teague » peut servir à désigner la formule la plus ancienne, au substrat glucidique mixte, l'appellation « gélose Levine » étant réservée à la formule sans saccharose[6].
Le type de peptone peut varier selon les fabricants. D'autre part, la concentration d'agar peut être majorée à 1,5% (m/v) pour restreindre l'essaimage des Proteus, mais dans ce cas leurs colonies prennent un aspect métallisé semblable à celui des colonies de E. coli[3].
Aucun ingrédient n'étant thermosensible, il suffit de les dissoudre à chaud dans le volume correspondant d'eau distillée et de stériliser à l'autoclave (15 minutes à 121°C). Le mélange est ensuite réparti dans des contenants stériles.