Les HRI sont des indicateurs de risque harmonisés des pesticides mis en place au niveau européen.
Son utilisation pour évaluer la réduction de l'usage des pesticides est critiquée par des ONG et défendue par le gouvernement français[1].
Définition
Créé en 2019, le HRI-1 pour Harmonised risk indicator for pesticides est un indicateur calculé à partir des ventes de produits phytosanitaires qui prend en compte la toxicité de la molécule. Il correspond à la somme des quantités de substances actives vendues en année N, pondérée par un coefficient pouvant prendre quatre valeurs différentes en fonction de la classification toxicologique de la substance active concernée dans la réglementation européenne[2],[3].
Historique
L'article 15 de la directive européenne 2009/128 qui instaure « un cadre d'action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable » prévoit la mise en place d'indicateurs de risque harmonisés, qui ont été définis en 2019[3].
Au sein des HRI, deux indicateurs co-existent : le HRI-1 porte sur l'ensemble des substances actives tandis que le HRI-2 est dédié au nombre de dérogations, pondérées de la même manière que le HRI-1[3],[2].
En France, l'adoption du HRI-1 comme indicateur de référence dans le plan Ecophyto fait suite à la contestation de l'indicateur précédent (leNODU) par le syndicat agricole majoritaire (laFNSEA) et par l'industrie des pesticides[1],[4]. De son côté, le NODU était défendu par des scientifiques et des ONG.
Classification des substances actives et des pondérations
Les coefficients de pondération utilisés par le système HRI sont les suivants[3],[2] :
Groupe
Pondération
Nombre de substances concernées en France (2011-2021)[5]
Substances à faible risque
1
7
Substances qui ne relèvent pas des autres catégories
8
314
Substances dont on envisage la substitution
16
61
Substances non approuvées
64
54
Évaluations et prises de positions sur l'indicateur
Le HRI-1, contrairement au NODU, ne prend pas en compte les doses d'application des substances. Ainsi, l'interdiction d'insecticides de synthèse généralement utilisés à très faibles doses n'aurait qu'un impact de quelques pourcents sur le HRI-1[2],[6]. De plus, le HRI-1 est très sensible à des évolutions de réglementation : par exemple si le glyphosate était interdit et remplacé par un produit en tout point comparable, le HRI-1 baisserait fortement, alors que l'indicateur NODU ne changerait pas[2].
A la demande de la FNSEA qui représente la majorité des agriculteurs et de l'industrie des pesticides représentée par Phyteis, l’indicateur HRI-1 est en cours d'adotion en France en 2024 car il permet de mesurer la réduction des risques, il serait plus pertinent que le NODU pour suivre le plan Ecophyto[7],[1].
↑Garnault Maxime, Barbu Corentin, Alexis Aulagnier et Bockstaller Christian, Evaluation of two indicators according to the objectives of the Sustainable Use of pesticides Directive (SUD). A French case study, (lire en ligne)
↑Stéphane Foucart, « Pesticides : pourquoi l’indicateur d’usage choisi par le gouvernement est contesté par les ONG et les chercheurs », Le Monde, (lire en ligne)