Les Biélorusses (enbiélorusse : беларусы, biélaroussy ; łacinka : biełarusy ; parfois nommés Bélarusses[13], Bélarussiens[14],[15], Biélorussiens ou Biélarussiens) sont :
L'origine des Biélorusses (zone verte au centre du pays) se trouve sur le cours supérieur du Niémen, du Dniepr et de la Dvina. Les autres régions sont la Podlachie orientale (rose), la Lépiélie (vert), la Polésie occidentale (violet), la Polésie orientale-Volhynie (jaune) et la Moguilie (orange).
Les Biélorusses ont commencé à se différencier en tant qu'ethnie pendant les XIIIe et XIVe siècles sous le grand-duché de Lituanie sur le cours supérieur du Niémen, du Dniepr et de la Dvina[19].
Se basant sur la prédominance du ruthène (qui évolua par la suite, donnant naissance au biélorusse et à l'ukrainien) et de la culture ruthène du grand duché de Lituanie, certains chercheurs biélorusses ont avancé l'idée que le grand-duché aurait été un État biélorusse[21],[22],[23].
Selon les données du recensement de 2009 de Biélorussie, 23,4 % de la population totale de Biélorussie parle biélorusse au foyer, 60,8 % la qualifient de « langue maternelle » et 66,7 % indiquent la comprendre couramment[1]. Ces données montrent que, face au russe, le biélorusse a tendance à reculer par rapport au recensement de 1999, où 85,6 % des Biélorusses considéraient le biélorusse comme leur langue maternelle, et 36,7 % de la population totale de Biélorussie parlait le biélorusse au foyer[26].
Lebilinguisme est très répandu parmi les Biélorusses, en particulier dans les grandes villes, où le russe domine. Les deux langues sont, à peu de chose près, inter-compréhensibles. Selon une étude de 2009, seuls 6 % des Biélorusses utilisent le biélorusse en permanence[27]. La trasianka, dialecte mélangeant le russe et le biélorusse, est également très répandue parmi les Biélorusses[28].
La majorité des Biélorusses est de tradition orthodoxe, sans être forcément pratiquante. Elle est sous l'obédience du Patriarcat de Moscou. Une minorité appartient au culte catholique, soit de rite latin (Biélorusses d'ascendance polonaise), soit de rite grec. En 2009, les catholiques des deux rites représentaient 14,5 % de la population de Biélorussie, soit environ 1,4 million de personnes[29]. Selon les données de la CIA, en 2011, la Biélorussie compterait 48,3 % d'orthodoxes, 7,1 % de catholiques, et 41,1 % d'athées[30].
La maison traditionnelle, appelée khata[31], a beaucoup évolué au fil des siècles, passant d'un simple caveau à un habitat à une, puis deux à trois pièces. Au XIXe siècle, les khatas typiques comportaient une à trois pièces, avaient un toit à double pente ou, plus souvent, quadruple pente.
L'habitat paysan était traditionnellement composé d'une khata, d'un grenier, d'un appentis et d'une étable.
Série de timbres de la République de Biélorussie représentant les costumes nationaux.
Les costumes nationaux traditionnels se sont constitués entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle.
Le costume traditionnel masculin se compose d'une chemise, d'un pantalon et d'une veste sans manches. Les chaussures pouvaient être des laptis, des bottes ou des valenki l'hiver. Différents couvre-chefs pouvaient être trouvés, allant du chapeau de paille au chapeau de feutre (magerka(ru)), la chapka de fourrure s'avérant indispensable l'hiver.
Le costume traditionnel féminin est plus varié. Quatre ensembles peuvent être distingués : robe et tablier ; robe, tablier et veste sans manches ; robe à corset ; poniova(ru) (robe typique russe), tablier et veste. Les deux premiers ensembles sont communs à toute la Biélorussie, et les deux derniers sont originaires des régions de l'Est et du Nord-Est. La coiffe des jeunes filles peut être un bandeau étroit ou une couronne de fleurs ; les femmes mariées cachaient leurs cheveux sous une charlotte ou un foulard. Les chaussures de la vie quotidienne étaient aussi des laptis, les bottes se portaient les jours de fête.
↑(ru) « Biélorusses », sur Encyclopédie Krugosvet (consulté le ).
↑(be) К. Бандарчык et al., Беларусы : у 10 т., t. 4 - Вытокі і этнічнае развіццё, Minsk, Беларус. навука, 1994–2007, p. 36, 49.
↑Norman Davies, Histoire de la Pologne, Fayard, , p. 325, 361
↑(en) Cheryl Renshaw, « The Grand Duchy of Lithuania : 1253-1795 », Baltic studies, University of Washington, (lire en ligne, consulté le ).
↑Ivan Saverchanka "décrit le grand duché de Lituanie comme un État biélorusse fort en Europe centrale", dans (de) Zejmis et Jakub, Historiographie nationale biélorusse et le grand duché de Lituanie en tant qu'État biélorusse, Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, , chap. 48, p. 392–383.
↑(en) Elena Gapova, The Nation in Between : Over the Wall/After the Fall: Post-Communist Cultures Through an East-West Gaze, Indiana University Press, , p. 65.
↑Elena Korosteleva, Irina Petrova et Anastasia Koudlenko, (en) Belarus in the Twenty-First Century: Between Dictatorship and Democracy, Routledge 2023, (ISBN9781032318059), [1]
↑Albert K. Baïbourine et Andreï L. Toporkov (trad. Janine Neboit-Mombet), Aux sources de l'étiquette : études ethnographiques, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, coll. « CRLMC / Textes », , 325 p. (ISBN2-84516-235-9, lire en ligne), p. 315.
Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil, Michael Geistlinger, National Minorities In Europe, Purdue University Press, 2004 (ISBN978-3700314431) : « The Peoples of Europe by Demographic Size », table 1, p. 11f.