Germaine Fanny Marie Joséphine, est le troisième enfant et la seule fille d'Édouard Poulain, médecin à Saint-Omer, (Pas-de-Calais), rue de Valbelle, où elle est née en 1889. Son père est âgé de 39 ans, sa mère Jeanne Marie Florentine Fanny Bonvoisin de 33 ans[2]. Élève au pensionnat des Ursulines, elle termine en Écosse, à Dumfries, au Benedictine Convent de Corbelly Hill, ses études commencées dans sa ville natale et se marie à Saint-Omer le avec Albert Acremant (1882-1942) qui fut directeur littéraire du journal Excelsior à Paris et collabora aux opérettes de Vincent Scotto. Elle eut un fils, Jacques Acremant, artistepeintreetillustrateur.
C'est pendant la guerre de 1914-1918, pendant laquelle son frère Pierre Poulain (1887-1914) fut tué, que l'idée d'écrire, pour se divertir[3], vint à cette jeune femme pratiquant le sport et l'aquarelle.
Germaine Acremant attendit toutefois près de cinquante ans pour donner une suite à son premier roman[3].
Sa ville natale accueillit mal son premier roman où elle voyait une notoriété de mauvais aloi. Le roman décrit la vie étriquée d'une petite ville provinciale et des personnages qu'il est possible de reconnaître, certaines personnes en étant cruellement blessées. La réconciliation avec Saint-Omer eu lieu en 1964 avec l'organisation du 1er Festival des dames aux chapeaux verts[3].
Elle sait regarder avec précision, décrire minutieusement, robe après robe, chapeaux et rue, passants et voitures, année après année, habitudes de vie après habitude de vie, détails précis et surannés, donnant à lire une partie de ce que l'on voudrait savoir regarder de la vie de province, connaître ces villes fermées du Pas-de-Calais, la bourgeoisie et sa façon de contempler le peuple, vivant auprès de cette Flandre si proche, dont les mots et les gens traversent la frontière pour devenir partie intégrante de sa langue à elle et de la vie de cette région.
Citons parmi les principaux : Gai ! Marions-nous ! (1927), La route mouvante (prix Montyon1940), Arrière-saison (1942). Plusieurs d'entre eux ont fait l'objet d'une adaptation pour le théâtre, toujours en collaboration avec Albert Acremant, qui a réalisé les illustrations de plusieurs des romans de son épouse. Albert Acremant a aussi publié en 1910 un recueil de poésie, Vers de couleur, aux éditions Grasset.
En1970, elle publia Chapeaux gris… chapeaux verts, la suite de Ces dames aux chapeaux verts. La même année, elle reçoit le prix Alice-Louis Barthou (Académie française) pour l'ensemble de son œuvre. En 1981, elle publia Hier que j'aimais, un récit autobiographique. La plupart des ouvrages de Germaine Acremant ont été publiés aux éditions Plon. Son dernier roman paraît en 1983. Aucun de ses ouvrages n'égala le succès de Ces dames au chapeaux verts.
En1984, une plaque commémorative est apposée à Saint-Omer à l'emplacement de sa maison natale, détruite par un bombardement le 25 juin 1944. Elle est morte le à Neuilly-sur-Seine et repose au cimetière de Clairefontaine-en-Yvelines.
Le mari de Germaine, Albert Acremant était le fils d'un avocat et président de l'Académie d'Arras. André Billy a rappelé que Ces dames au chapeau vert, était le fruit de la collaboration entre les deux époux. Mais Albert mettait un zèle conjugal touchant à soutenir la réputation de la jeune romancière, le talent de sa femme étant pour lui un constant motif de fierté.
C'est encore Billy qui écrivait d'Acremant qu'il ne disait jamais de mal de personne, qu'il était d'une grande droiture et gentillesse, et qu'il n'avait qu'un travers, celui de la manie des calembours. Il se consacra au théâtre gai, à la comédie badine, au vaudeville[4].
Germaine Acremant ou 70 ans d'écriture, un film de Raoul Rossi de 1986, produit par La Manufacture d'Image dans la série Femmes – Régions – Littérature, avec la participation du ministère des Droits des femmes, Prix de la Qualité 1989, 27 minutes, K Films, Paris. [1]
Nord - revue de critique et de création littéraires du nord / Pas-de-Calais - no 35 de - Dossier Germaine Acremant - S.L.N. - 56 rue Brûle-Maison - 59000 Lille - www.revue-nord.com
Germaine Acremant, illustre et inconnue (Pierre Renard)
Ces dames aux chapeaux verts, roman sentimental ? (Yves Baudelle)
Arlette et la nochère, Delphine et la colinette : de la variété des langues dans quelques romans de Germaine Acremant (Jacques Landrecies)
Ces dames aux chapeaux verts, en noir et blanc (Paul Renard)
Visions de femmes chez Germaine Acremant (Janine Hache)
Reflets d'une époque (1924-1940) (Edith Jessu-Brenne)
Flandre et Artois ou travail, famille, patrie (Paul Renard)
"Notre nouveau roman : La Hutte d'acajou", A.C., L'illustration, .