Helene Mayer remporte, à l'âge de 13 ans, son premier championnat d'escrime en 1924[1]. En 1930, elle a déjà remporté six championnats au niveau national. Elle gagne sa première médaille d'or aux Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, où elle représente l'Allemagne, à l'âge de 17 ans.
En1933, alors qu'elle poursuit ses études au Scripps College, elle est exclue in abstentia du club d'escrime d'Offenbach-sur-le-Main, où elle est toujours licenciée. L'année suivante, après avoir achevé ses études universitaires à Claremont, Helene Mayer commence à enseigner l'escrime puis l'allemand au Mills College d'Oakland, près de San Francisco. Elle remporte le championnat des États-Unis la même année.
En1936, elle est invitée à rejoindre l'équipe nationale allemande d'escrime, ce qu'elle accepte, malgré les appels de personnalités, comme le prix Nobel de littérature Thomas Mann. Elle est la seule sportive juive de l'équipe olympique allemande — ce qu'elle ignore lorsqu'elle accepte l'invitation — et permet ainsi au régime nazi de contrecarrer la campagne de boycottage des Jeux olympiques de Berlin[2]. Elle remporte une médaille d'argent, mais déclenche une controverse en arborant un brassard à croix gammée lors de la cérémonie de remise des médailles et en faisant le salut nazi. Sa mère et deux de ses frères vivent toujours en Allemagne.
Après les Jeux olympiques, elle retourne vivre aux États-Unis, y participant à de nombreuses compétitions d'escrime. En 1940, elle devient citoyenne américaine. Elle continue d'enseigner au Mills College d'Oakland jusqu'en 1947 et travaille ensuite au City College de San Francisco.
En 1952, Helene Mayer revient s'installer en Allemagne. Elle se marie avec le baron Erwin Falkner von Sonnenburg et s'installe à Munich. Peu de temps après, elle décède d'un cancer du sein, deux mois avant son 43e anniversaire.
Elle poursuit sa carrière aux États-Unis et remporte plusieurs championnats de fleuret : 8 fois de 1934 à 1946 (1934, 1935, 1937, 1938, 1939, 1941, 1942 et 1946).
↑(en) Paul Taylor, Jews and the Olympic Games : the clash between sport and politics, Brighton, Sussex Academic Press, , p. 9-13. Selon l'auteur, l'attitude de Helene Mayer s'explique par son ignorance de l'ampleur des persécutions déjà en cours en Allemagne contre les Juifs et parce qu'elle ne se sentait pas personnellement menacée ; seul son père, décédé, était juif et elle-même était grande et blonde, l'incarnation de l'idéal « aryen » des nazis.