Fils de Lord Alexander Boswell, dépressif[1], Boswell est connu pour sa monumentale biographiedeSamuel Johnson, La Vie de Samuel Johnson (The Life of Samuel Johnson), publiée en [2], considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature anglaiseduXVIIIe siècle[3],[4], pour ses récits de voyages et pour son engagement en faveur des Corses[5].
Inscrit, à l’âge de treize ans, à l’université d’Édimbourg, il y a étudié les arts, de à , avant d’être envoyé poursuivre ses études, à l’âge de dix-neuf ans, à l’université de Glasgow, où il fut l’élève du philosophe écossais Adam Smith[6]. Ayant décidé de se convertir au catholicisme et de devenir moine, son père lui ordonna de rentrer chez lui. Au lieu d’obéir, il s’enfuit à Londres, où il vécut trois mois en libertin, avant d’être ramené en Écosse par son père. À son retour, réinscrit à Édimbourg, son père l’a obligé à renoncer à la majeure partie de son héritage en échange d’une allocation de 100 £ par an. Ayant réussi son oral de droit, le , son père décida d’augmenter son allocation à 200 £ annuelles et de lui permettre de retourner à Londres. C’est à cette époque qu’il rédige son London Journal et qu’il rencontre pour la première fois, l’écrivain Samuel Johnson, le [n 1]. Tous deux devinrent presque immédiatement amis, même si, pour Boswell, Johnson, finit par le surnommer « Bozzy », était plus une figure parentale[7].
En, il entreprend un voyage à travers l’Europe où il rencontre notamment VoltaireetJean-Jacques Rousseau[8]. Sur la recommandation de ce dernier, il se rend en Corse à la rencontre de l’éminent général en chef de la Nation corse Pasquale Paoli, avec lequel il se lie d’amitié[9]. Admirant sa tentative d’organisation d’un État démocratique dans l’île et sa volonté de s’affranchir de toute tutelle étrangère, il se fait l'ambassadeur de la cause corse auprès de l’Europe des Lumières et publie lors de son retour en Angleterre un best-seller traduit dans de nombreuses langues en Europe : le célèbre Account of Corsica (Compte rendu sur la Corse), The Journal of a Tour to that Island and Memoirs of Pascal Paoli (1768)[10].
James Boswell a tenu un journal personnel lors de son deuxième passage à Londres à l’âge de 22 ans. Ce journal, qui décrit la vie londonienne du jeune Boswell sur une période allant du au, avait été oublié. Retrouvé en Irlandeen, il a paru pour la première fois en [11]. On y voit un écrivain disposé à exprimer ce que les autres auteurs de l’époque réprimaient[12].
Initié à la franc-maçonnerie, le , il est devenu, en 1773, maitre de sa loge et grand gardien principal de la Grande Loge d’Écosse. De 1776 à 1777, il fut le grand maître adjoint de cette grande loge[13],[14]. Initialement abolitionniste, il serait ensuite devenu hostile à cette cause[15]. Grand amateur de prostituées[16], il a contracté, à au moins dix-sept reprises, une maladie vénérienne[17], bien qu’il se soit, à l’occasion, protégé à l’aide d’un préservatif[18].
En 1792, il défend Mary BryantMary Bryant, bagnarde anglaise qui a effectué un retour périlleux d'Australie, et obtient sa grâce.
Le terme de Boswell est passé dans la langue anglaise, sous la forme de « Boswell, Boswellian, Boswellism » pour décrire un compagnon fidèle et observateur qui prend des notes, rédige ou enregistre ses observations. Dans Un scandale en BohêmedeSir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes dit affectueusement du Docteur Watson, narrateur de leurs aventures : « I am lost without my Boswell[n 2],[19]. »
↑Lors de leur première conversation, Boswell aurait dit : « Monsieur Johnson, je viens effectivement d’Écosse, mais je ne puis m’en empêcher. » À quoi Johnson aurait répondu : « C’est effectivement ce dont, Monsieur, un grand nombre de vos compatriotes ne peuvent s’empêcher. » (Life of Samuel Johnson).
↑(en) Kay Redfield Jamison, Touched with Fire : Manic-Depressive Illness and the Artistic Temperament, Free Press, , xii, 370, 22 cm (ISBN978-0-68483-183-1, OCLC907415015, lire en ligne), p. 232.
↑Douglas Root, Social Networks in the Long Eighteenth Century: Clubs, Literary Salons, Textual Coteries, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars, (ISBN978-1443866781), « Two 'Most Un-Clubbable Men': Samuel Johnson, Benjamin Franklin, and Their Social Circles », p. 256.
↑(en) Carl E. Rollyson, British Biography : A Reader, New York, iUniverse, (ISBN0595364098, lire en ligne), p. 77.
↑(en) Adam Sisman, Boswell's Presumptuous Task : The Making of the Life of Dr. Johnson, Penguin, , 361 p. (ISBN978-0-14200-175-2, lire en ligne), p. 36.
↑Stephen McGinty, « Le Voyage de l'intrépide James Boswell », Courrier International, no 1395, 27 juillet-16 août 2017, xxi-xxii, traduit de The Times du 7 mai 2017 (anglais).
↑(en) Boswell’s London Journal, 1762-1763 : The Yale Editions of the Private Papers of James Boswell, Édinbourg, Edinburgh University Press, , xxxii, 440, 24 cm (ISBN978-1-47446-458-1, OCLC779585459, lire en ligne), p. 24.
↑(en) Martin Price, The restoration and the eighteenth century, New York, Oxford University Press, , xv, 800 (ISBN978-0-19501-614-7, OCLC466271569).
↑History of Lodge Canongate Kilwinning, No. 2. Compiled from the Records, 1677-1888. p. 238. By Allan MacKenzie. Edinburgh. Published 1888.
↑« Famous Freemasons » [archive du ], sur Lodge St. Patrick No.468 Irish Constitution in New Zealand (consulté le ).
↑Thomas Clarkson, The History of the Rise, Progress, and Accomplishment of the Abolition of the African Slave-trade, by the British Parliament, vol. 1, John S. Taylor, (lire en ligne), p. 194.
↑James Boswell et William Johnston Temple, Boswell Correspondence, letter of 26 June 1767, (ISBN9780748607587, lire en ligne)