Après des études secondaires chez les Pères de Sainte Barbe, sa première vocation est le sport : il sera professeur de gymnastique. Un ami, le chanteur lyrique Henry Amiel[3], étonné par la beauté et l’ampleur de cette voix naturelle, lui conseille de se présenter au conservatoire de Toulouse. Il y est reçu et étudie le chant avec Denise Dupleix. Il reconnaît à propos de lui-même à cette époque : « à 21 ans, je ne savais pas lire une seule note de musique et ne voyais sur les portées d’une partition que des petites pipes. »
Deux ans plus tard, Louis Erlo, qui venait de prendre la direction du nouvel Opéra-Studio à l’Opéra-Comique de Paris vient, en 1973, à Toulouse faire passer des auditions et est frappé, lui aussi, par sa voix et le fait venir à Paris pour étudier à l'Opéra-Studio où sont enseignés la diction, le chant, l’interprétation et le théâtre. Un an s’écoule et, en 1974, à 23 ans, Jean-Philippe Lafont effectue sa première prise de rôle au festival d'Avignon, puis salle Favart, avec le Papagenodela Flûte enchantée.
Sa carrière va se poursuivre et monter au niveau des plus grands au travers de plus de cent opéras qu’il interprète dans toutes les « grandes cathédrales lyriques » du monde : Garnier, Bastille, Champs-Élysées, Châtelet à Paris, la Scala à Milan, le Metropolitan Opera et Carnegie Hall à New York, La Monnaie à Bruxelles, le Liceu à Barcelone, et tant d’autres opéras célèbres (Rome, Chicago, Madrid, Amsterdam, Vienne, Florence, Berlin), sans oublier les grandes scènes françaises : le Capitole à Toulouse, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice, l'Opéra Comique[4]. L’été, il chante dans les festivals les plus réputés : Salzbourg, Aix, Orange[5], Vérone, Montpellier et il sera l’un des sept Français, avec Louise Grandjean, Charles Dalmorès, Marcelle Bunlet, Germaine Lubin, Ernest BlancetRégine Crespin, à chanter au mythique festival de Bayreuth où il interprète le Telramund du LohengrindeWagner.
Son répertoire est très étendu, avec une centaine de rôles à son actif[6]. Il a ainsi inscrit à son répertoire le rôle de Macbeth en 1999[7] en incarnant le héros torturé de Verdi à la Bastille, après y avoir chanté Nabucco[8]. Il a également chanté Telramund dans Lohengrin à Bayreuth sous la direction d'Antonio Pappano en 2000[9]. Puis c'est au tour de Barak dans Die Frau ohne Schatten (« La Femme sans ombre ») de Richard Strauss, toujours à l'Opéra de Paris, cette fois en 2002[10], rôle qu'il reprendra notamment à Bruxelles en 2005[11]
Dans un répertoire plus léger, il a également été Calchas dans la Belle Hélène au Chatelet en 2015[17].
Un accident grave lors des répétitions de Tosca sur le plateau de l'Opéra Bastille en 2016 le contraint à annuler sa participation dans l'œuvre de Puccini en tant que sacristain[18]. Par la suite, il rédige un ouvrage sur l'art lyrique "Avec voix et éloquence" (Larousse) tout en assurant le coach vocal d'Emmanuel Macron pendant la première campagne électorale présidentielle[19],[20].
Antonio Salieri, Tarare, Filmé en 1988 au festival de Schwetzinger, Mise en scène : Jean-Louis Martinoty. Avec : Howard Crook, Tarare ; Jean-Philippe Lafont, Atar ; Anna Caleb, Spinette ; Eberhard Lorenz, Calpigi ; Hannu Niemelä, Altamort ; Nicolas Rivenq, Arténée ; Jean-François Gardeil, Urson ; Zehava Gal, Astasie ; Klaus Kirchner, le Génie du Feu ; Gabriele Rossmanith, la Nature. Deutsche Händel Solisten, direction : Jean-Claude Malgoire - DVD Ref. : 100 557 Arthaus Musik -2005[21]