La rue doit son nom à Jules Bobillot (né à Paris en 1860, décédé à Hanoï le 18 mars 1885), d'abord journaliste, engagé à 20 ans au 4e régiment du génie. Sergent durant la guerre franco-chinoise, il se distingue par son courage au siège de Tuyen Quang où il est grièvement blessé. Décédé un mois plus tard à l'hôpital d'Hanoï, il devient rapidement un héros colonial, symbole du patriotisme promu par la Troisième République. Ses cendres ont été ramenées au cimetière Saint-Roch à Grenoble en 1966[1].
Son buste orne la place Paul-Verlaine, traversée par la rue Bobillot. Une première statue en bronze du sergent en tenue coloniale se trouvait sur le boulevard Voltaire, elle a été enlevée et fondue sous l'Occupation.
La rue Bobillot n'a été créée que lorsque la vallée de la Bièvre a été comblée, dans les dernières années du XIXe siècle, notamment entre la place de Rungis et le nord de la rue de Tolbiac. Comme plusieurs autres rues du quartier, elle était destinée principalement à desservir la toute nouvelle gare de marchandises de la Glacière-Gentilly, sur la ligne de Petite Ceinture[2]. Elle fut construite en deux phases, d'abord en 1893 entre la place de Rungis et la rue de la Butte-aux-Cailles, puis en 1896 entre la rue de la Butte-aux-Cailles et la place d'Italie[3].
À cet emplacement était l’impasse Désirée au fond de laquelle fut créée la deuxième boucherie chevaline à Paris. Elle devint la plus importante de la capitale en 1914[4].
Sur l'immeuble du no 36, une plaque de rue indique de façon erronée « Sergent d'infanterie de marine », alors que Jules Bobillot était sergent du génie, comme le mentionnent d'ailleurs les autres plaques de la rue.
Groupe scolaire privé Saint-Vincent-de-Paul (école primaire, collège et lycée) au no 49.
Plaque erronée.
Plaque correcte.
No 103 : ancien porte-enseigne sur la façade de l’immeuble. Lorsqu’un logement était vacant, le gardien, qui possédait différentes plaques correspondant à chaque appartement, glissait un panneau dans la grille annonçant la disponibilité. Jadis fréquents sur les immeubles locatifs, ce serait le dernier de ce type existant à Paris[5].
↑Renaud Gagneux, Jean Anckaert et Gérard Conte, Sur les traces de la Bièvre parisienne : promenades au fil d'une rivière disparue, Paris, éditions Parigramme, , 156 p. (ISBN2-84096-238-1), p. 63.