Après ses études dans le Surrey, il occupe un emploi à la Bourse de Londres. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme opérateur radio dans la marine marchande. À la fin du conflit, il travaille successivement pour plusieurs journaux et maisons d’éditions en qualité de rédacteur. Il compose également quelques nouvelles policières pour divers magazines. Devenu journaliste-pigiste à partir de 1924, il publie l’année précédente un premier roman situé dans le milieu du théâtre, Behind the Scenes : a novel of the stage, écrit en collaboration avec B. V. Shann. En 1926, les deux comparses écrivent un premier roman policier, Sans merci, puis un second en 1935.
Entre-temps, Marten Cumberland, seul, fait paraître plusieurs romans policiers sans héros récurrent, puis il crée en 1940 le commissaire français Saturnin Dax qui apparaît dans une trentaine de whodunits classiques ayant Paris comme toile de fond. Dans ses enquêtes, Dax multiplie les bourdes, mais compte pour les corriger sur son assistant à demi anglais (gage de sa supériorité d’esprit !), le dynamique brigadier Felix Norman. Le chauvinisme anglais et les préjugés contre la France de cette série standard sont ici tempérés par un humour pince-sans-rire, où le ridicule du héros le rend presque sympathique, et un réel approfondissement de la psychologie des criminels. En somme, Cumberland accorde à son Saturnin Dax certains traits conjugués des caractères du Hercule Poirot d'Agatha Christie et du MaigretdeGeorges Simenon.
À partir de 1951, Marten Cumberland signe du pseudonyme Kevin O’Hara une seconde série mettant en scène le détective privé Chico Brett. Mi-Argentin mi-Irlandais, ce dur-à-cuire, qui évolue dans les milieux branchés de Londres, est mêlé à des affaires dignes du roman noir.
Dans ses dernières années, Marten Cumberland s’était installé à Dublin. Il y meurt en 1972.
Publié en français sous le titre Le Journal de la morte, Paris, Opta, Mystère magazineno 13, février 1949 ; réédition dans 25 histoires de chambres closes, Nantes, L’Atalante, 1997
Anne Martinetti, "Le Masque" : histoire d'une collection, Amiens, Encrage, coll. « Références » (no3), , 143 p. (ISBN978-2-906389-82-3), p. 66-67.
(en) John M. Reilly (Ed.), Twentieth-century crime and mystery writers, New York, St. Martin's Press, coll. « Twentieth-century writers of the English language », (réimpr. 1991), 2e éd., 1568 p. (ISBN978-0-312-82417-4, OCLC6688156).