Une première série de glyphes est découverte dans le district de Sindhudurg par Satish Lalit en mai 2012 : une soixantaine de figures réparties sur une surface de 1 800 m2[1]. Parmi les motifs, des chercheurs ont identifié des représentations d’une déesse mère, d’oiseaux et d’animaux[1]. Ces gravures sont datées du Xe au VIIIe millénaire av. J.-C. et sont jugées remarquables par des historiens comme Sundara Adiga pour leur beauté et leur variété[2]. Ce sont les premiers glyphes identifiés en Inde sur un plateau de latérite[1].
Deux ingénieurs et randonneurs, Sudhir Risbood et Manoj Marathe, recensent dans un premier temps dans la région de Ratnagiri une centaine de motifs répartis sur dix nouveaux sites[3] ; l’appui des autorités locales à partir de 2017[4] leur permet ensuite d’identifier 17 sites supplémentaires et de dépasser les 200 glyphes au total[5]. Leur démarche repose sur les connaissances des habitants, notamment en demandant aux écoliers d’interroger leurs grands-parents pour identifier des sites[6].
Les figures retrouvées comprennent un éléphant de 15 m de haut dont les contours regroupent des animaux plus petits, des motifs abstraits et des symboles de fertilité[4]. En l’absence de dépiction d’activités sédentaires comme des cultures ou des récoltes, les représentations zoomorphes pourraient indiquer que ces glyphes ont été gravés par des groupes de chasseurs-cueilleurs[5]. Cependant, des dessins d’hippopotames et de rhinocéros intriguent les spécialistes, car l’Inde ne fait pas partie des zones habitées par ces animaux actuellement[6].
Les gravures observées sont plus anciennes que les premiers éléments historiques trouvés dans l’état de Maharashtra (remontant au IIIe millénaire av. J.-C.), ce qui pourrait permettre aux archéologues et historiens de mieux comprendre l’histoire de la région[4].
Certains glyphes sont situés dans des zones d’exploitation de la latérite, utilisée comme pierre de construction[4]. Pour les protéger, des murets ont été construits autour des motifs gravés, tandis qu’un travail de recensement et de documentation est en cours[4].
En 2018, le gouvernement de l’état du Maharashtra a mis à disposition 240 millions de roupies (soit 3,3 millions de dollars) pour l’étude des glyphes[5]. Des aménagements touristiques sont également en cours de réflexion[4].