À la mort de Clotaire Ier, les royaumes francs sont à nouveau divisé. Son fils Gontran Ier hérite du royaume franc burgonde alors agrandi vers l'ouest avec Orléans comme capitale.
Leroyaume de Bourgogne (ouroyaume d'Orléansoupremier royaume de Bourgogne) est un royaumemérovingien, puis carolingien, qui a existé de 534 à 843. Issu de la conquête du royaume des Burgondes par les Francs en 534, il s'étendait initialement de Bloisaulac de Constance et de Troyes à Arles[4], avec Orléans comme capitale[5]. Son apogée territorial se situe entre 587 et 628. Son territoire sera ensuite diminué au VIIe siècle puis sous les carolingiens.
Le royaume des Burgondes (Regnum Burgundionum), que l’on peut considérer comme le premier royaume de Bourgogne, doit son nom au peuple burgonde, venu s’installer en 443 sur les bords du lac LémanenSapaudie. Gondebaud (mort en 516) et son fils Sigismond (roi en 516-523) sont les souverains les plus marquants de ce royaume. À son apogée, ce royaume occupa un espace considérable : il trouvait ses limites, au nord à Langres, au midi jusqu'à Cavaillon, et même Marseille entre 484 et 501[Note 1]. À l’ouest il s'étendait jusqu’à Nevers, et au nord-est jusque sur les bords du lac de Constance. Son existence fut éphémère : de 444 à 534. Les visées franques de Clovis Ier, en 500ou501, furent poursuivies par ses fils, Clodomir, roi d'Orléans, lors de plusieurs campagnes militaires qui se sont déroulées entre 532et534, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, qui finissent par mettre un terme au Royaume burgonde.
Les Mérovingiens intègrent le Royaume burgonde aux différents royaumes mérovingiens mais lui conservent son individualité et ses lois. Ses frontières sont néanmoins élargies vers 561[7], puis à nouveau en 567 et enfin en 587;[8] marquant sa période d'apogée jusqu'en 628. Lui sont adjoints :
La partie prise à la Neustrie qui deviendra la Bourgogne neustrienne[9]:
LaProvence est également ajoutée depuis 536 mais initialement sans le secteur d'Aix en Provence, dévolue à Sigebert[12],[13].
La Burgondie apparaît toujours comme une entité géopolitique, au même titre que la Neustrie et l'Austrasie, les Mérovingiens y installent un roi dont les plus connus furent Gontran, et Dagobert. Si la capitale du royaume demeure à Orléans jusqu'au début du VIIIe siècle, c’est à Chalon-sur-Saône, mieux situé, que Gontran et les souverains suivants résideront le plus souvent[14]. Il y réunit des conciles et fait ériger en 577 à Saint-Marcel une basilique et un monastère. Mais en 613, après la capture et la mise à mort à Renève de la reine Brunehaut, il n'y a plus de roi résidant en Bourgogne. Le roi de Neustrie Clotaire II réunit la Bourgogne à ses États. La Bourgogne va commencer à perdre les territoires récemment accumulés. En 631 l'ancien territoire biturige retourne à l'Aquitaine[15]. En 687, au lendemain de la bataille de Tertry, le royaume de Bourgogne-Neustrie disparaît à son tour. Le vainqueur, l'Austrasien Pépin de Herstal fait l'unité des royaumes francs. En 751, le règne des Mérovingiens s'achève et Pépin le Bref couronné roi des Francs ouvre l'ère des souverains carolingiens.
La reine Brunehaut et l'évêque d'AutunLéger ont été les personnages bourguignons les plus marquants des temps mérovingiens.
Le royaume de Bourgogne cesse d'apparaître en tant que réalité géopolitique avec les Carolingiens. L'héritage des Burgondes et notamment la loi Gombette, qui avait survécu jusque-là, va bientôt disparaître. Le vaste territoire de l’ancien regnum Burgundiæ est réparti par Charles Martel en quatre commandements, ayant chacun son gouverneur[16] :
Elle perd ensuite au cours de la première moitié du IXe siècle presque toutes les provinces qui lui avaient été ajoutées : le centre de la France (équivalent de l'Orléanais et le sud de l'Ile de France) ainsi que la Bourgogne alémanique, le centre nord l'actuelle Suisse germanophone. Pour cette dernière, la date exacte reste inconnue[18], elle se situerait entre la fin du VIe siècle et le VIIIe siècle. La Provence va entrer et sortir plusieurs fois du royaume à différentes époques. La Bourgogne retrouve presque, ses frontières du temps des Burgondes. Des ajouts du VIe siècle, seuls les secteurs de Troyes et de Sens restent encore bourguignon et seront appelés jusqu'au Xe siècle : la Champagne bourguignonne[11].
Certains textes de cette époque parlent encore de Burgundia ou de regnum Burgundiæ, mais ces appellations n'ont plus qu'un simple caractère géographique. L'œuvre des Carolingiens, marquée par une forte centralisation, a consisté à mettre en place des comtés bourguignons, qui sont des nouvelles circonscriptions administratives, appelées aussi pagi, calquées sur les anciennes civitatesgallo-romaines. À la tête de ces comtés, un comte, dépendant directement du palais, l'égal de son voisin. Les grands de Bourgogne réfractaires à toute autorité centralisée, sont « mis au pas » et réduits à l'obéissance.
Mais la dynastie carolingienne porte en elle les germes de sa destruction. Les partages successifs du royaume entre les héritiers détruisent l'unité de la monarchie que Charlemagne et ses aïeux avaient construite. Les compétitions et les rivalités, faisant le lit de la féodalité, vont permettre l'émergence de dynasties comtales avides de se pousser au premier plan.
Le traité de Verdun : la fin du royaume de Bourgogne
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Letraité de Verdun met fin à l'unité de l'empire de Charlemagne et achève l'existence ce premier royaume de Bourgogne. La mutilation que le traité fait subir à la Bourgogne donne naissance, à l’ouest de la Saône, à la Bourgogne franque[19] qui va aboutir au duché de Bourgogne, et à l’est et au sud de cette rivière, à une Bourgogne impériale, lot de l’empereur Lothaire.
Les décennies suivantes sont marquées par les raids vikings au nord de la Francie, et sarrasins au sud, favorisant l’autonomie des provinces qui deviennent des principautés féodales héréditaires.
AuIXe siècle, la Bourgogne impériale va se scinder en deux et voit naître, en son sein, deux royaumes :
le premier, au sud, de la vallée du Rhône aux rives de la Méditerranée, qui prend le nom de « royaume de Basse-Bourgogne » appelé aussi « royaume de Provence » ;
Vers 933, sous le règne de Rodolphe II, roi de Bourgogne transjurane, les deux royaumes s'unissent. Le royaume ainsi formé prend le nom de « Second royaume de Bourgogne », ou « Royaume d'Arles » et se place sous la suzeraineté des souverains germaniques à partir de 1032.
En novembre 1471, Charles le Téméraire se déclare affranchi de la suzerainetéduroi de France. De cette volonté de ne plus être le vassal même théorique de deux souverains européens, le roi de France et l'empereur du Saint-Empire romain germanique. Charles reprit donc à son compte le projet de son père de ceindre une couronne royale. Mais alors que celui-ci se fondait sur le souvenir du royaume carolingiendeLotharingie, Charles se réfère davantage aux différents royaumes de Bourgogne : des Burgondes, des Mérovingiens, des Bivinides et des Welfs. Si l'existence du royaume de Lotharingie entre 855 et 900 avait été oubliée, le souvenir des différents royaumes de Bourgogne était encore présent et il avait l'avantage de rappeler par son nom le titre principal des détenteurs des États bourguignons.
↑Marseille a été occupée par les Burgondes de Gondebaud contre Alaric II, roi des Wisigoths. Joseph Calmette, Les grands ducs de Bourgogne, , p. 15 et r. p. 349.
↑Ces terres correspondent approximativement aux terres comtoises.
↑Selon Felix Kersten, qui affirmait en détenir l'information d'Himmler, Hitler hésitait entre DijonetGand comme capitale de cet État de Bourgogne.
↑Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, (lire en ligne)
↑ aetbGabriel Daniel, Histoire de France: depuis l'etablissement de la monarchie françoise dan les Gaules, dediée au Roy, Chez Joseph Derbaix, (lire en ligne)
↑une Société de savants et de gens de lettres, La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une Société de savants et de gens de lettres, Société anonyme de la Grande encyclopédie, (lire en ligne)
↑Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Presses Universitaires du Septentrion, (ISBN978-2-7574-2225-0, lire en ligne)
↑Augustin Challamel, La France et les français à travers les siècles, Roy, (lire en ligne)
↑Henry : d' Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne par H. d'Arbois de Jubainville: Depuis le 6. siècle jusqu'à la fin du 11, Durand, (lire en ligne)
↑ aetbHenry Arbois de Jubainville et Léon Pigeotte, Histoire des ducs et des comtes de Champagne, Aubry, (lire en ligne)
↑François Le Maire, Histoire et antiquités de la ville et duché d'Orléans... par M. François Le Maire, (lire en ligne)
↑Jean Eugène Bimbenet, Histoire de la ville d'Orléans, H. Herluison, (lire en ligne)
↑Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, Bulletin des sciences, physiques, médicales et d'agriculture d'Orléans, (lire en ligne)
↑Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne, Albin Michel, coll. « Club des librairies de France », , 396 p., p. 15
En raison de sa date de publication, cet ouvrage ne dispose pas d'isbn
son demi-frère Childebrand devient gouverneur de la Bourgogne franque.
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↑Claude Courtepee, Description generale et particuliere du Duche de Bourgogne, precedee de l'abrege historique de cette province, 2. ed., augm. de divers memoires et pieces, Lagier, (lire en ligne)
↑Régine Le Jan, LA ROYAUTÉ ET LES ÉLITES DANS L’EUROPE CAROLINGIENNE (DU DÉBUT DU IXE AUX ENVIRONS DE 920), Lille, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, , 530 p., p. 383
↑Marie-Thérèse Girardi, Saint-Marcel et sa région : hier et aujourd'hui: Une place caractéristique dans le Chalonnais, FeniXX, (ISBN978-2-307-65793-4, lire en ligne)
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