Biographie
27
décembre 1822 à Dole (Jura) - 28 septembre 1895
à Marnes-la-Coquette
ÉluMembre
de l'Académie des sciences le 8 décembre 1862
(section de minéralogie)
ÉluSecrétaire
perpétuel pour les sciences physiques le 18 juillet 1887
- Démissionnaire le 4 février 1889, il reçoit
le titre de Secrétaire perpétuel honoraire et reprend
sa place dans la section de minéralogie
Élu Membre de l'Académie
française en 1881
Membre de l'Académie nationale de médecine en 1873
Fondateur en 1887 de l'Institut Pasteur dont il est le premier
directeur.
Ancien
élève de l'École normale supérieure
(1843-1846), agrégé de physique en 1846, docteur
ès sciences en 1848, Louis Pasteur a été
professeur à la Faculté des sciences de Strasbourg
(1848), puis professeur de chimie et doyen de la Faculté
des sciences de Lille (1854-1857). En 1857, il a été
nommé administrateur et directeur des études scientifiques,
puis directeur de laboratoire à l'École normale
supérieure à Paris. Il a enseigné la chimie
organique à la Faculté des sciences de Paris de
1867 à 1875.
En 1887, il a fondé l'Institut Pasteur, qu'il a inauguré
en novembre 1888 et dont il a été le premier directeur.
Louis
Pasteur consacre ses premières recherches en cristallographie
(1847-1856), àladissymétrie moléculaire
des produits organiques naturels (Comptes
rendus T.26
p.535).
Ses résultats lui valent le Prix de la Société
de pharmacie en 1853 ainsi que la médaille
Rumford de la Royal Society of London en 1856.
Un industriel de Lille, Émile Bigo, demande à
Louis Pasteur des conseils sur la production de l'alcool de
betteraves ce qui marque le début de ses études
sur la fermentation. Le "Mémoire sur la fermentation
dite lactique" (1857) peut être considéré
comme l'origine de la microbiologie (Comptes
rendus T.45
p.913).
Il publie des notes sur divers modes de fermentation,
lactique, alcoolique, tartrique et acétique et affirme
que la fermentation est due à la reproduction de germes
vivants (Comptes
rendus T.45
p.1032etT.52
p.344).
Ses travaux débouchent sur des procédés
industriels de fabrication du vinaigre (Comptes
rendus T.57
p.936 et T.61
p.979).
En 1874, il reçoit la
médaille Copley de la Royal Society of London.
Napoléon III le charge de recherches sur les vins
et leurs maladies en 1863. Elles aboutiront à une
élucidation des phénomènes en cause et
à une amélioration de la conservation et de la
qualité des vins. Il reçoit en 1867 le Grand Prix
de l'exposition universelle pour ses travaux sur la fermentation
vineuse. Il développe à cette époque le
procédédepasteurisation. Il continue
par des études sur le vinaigre et la bière.
Ayant travaillé dès 1858 sur la question des générations
spontanées, Louis Pasteur répond au concours lancé
par l'Académie des sciences en 1862 : "Essayer par
des expériences bien faites de jeter un jour nouveau
sur la question des générations dites spontanées"
et reçoit le Prix Alhumbert. Par sa démonstration
que la vie ne naît pas de rien, il ruine la théorie
dite de la génération spontanée
(Comptes rendus T.50
p.303).
Mais il reste, pendant plusieurs années, au centre de
vives querelles qui se ranimeront en 1878 à l'occasion
de la publication par Marcelin Berthelot d'un écrit posthume
de Claude Bernard sur la fermentation alcoolique
(Comptes rendus T.87
p.813).
De 1865 à 1871, Louis Pasteur se consacre, à l'instigation
de Jean-Baptiste Dumas, àlamaladie du ver à
soie, qui ravage l'industrie séricicole en France
(Comptes
rendus T.66
p.1289).
Ce sera son introduction à la biologie animale. Il réussit
à montrer qu'il s'agit d'une maladie infectieuse et contagieuse,
ce qui l'amène à proposer une série de
mesures d'hygiène et de prévention.
En bouleversant le savoir de son époque par la découverte
des germes et leur rôle, Louis Pasteur se trouve naturellement
conduit à s'intéresser à la médecine
vétérinaire d'abord, puis à la médecine
humaine.
À partir de 1877, par des expériences ingénieuses
et rigoureuses, Louis Pasteur identifie la bactérie
du charbon et le vibrion septique et démontre
leur rôle respectif. Il étudie le bacille du
choléra des poules et celui du rouget du porc
(Comptes
rendus T.91
p.673)
Il fabrique les vaccins contre ces maladies et commence
les vaccinations avec succès en 1881(Comptes
rendus T.92
p.1378).
Parallèlement, il s'intéresse aux infections humaines
: il met en évidence le staphylocoque. Il commence
l'étude de la rage et présente son travail
d'inoculation directe de la substance cérébrale
d'un chien enragé par trépanation d'un chien sain
simultanément devant l'Académie des sciences et
l'Académie de médecine en mai 1881 (Comptes
rendus T.92
p.1259).
Sans même avoir isolé le virus, il tente alors
d'obtenir une virulence atténuée par dessication.
Le 6 juillet 1885, il inocule pour la première fois le
vaccin contre la rage à un être humain,
le jeune Joseph Meister et pour la seconde fois en octobre de
la même année à Jean-Baptiste Jupille, berger
qui vit non loin d'Arbois. Il fait le point sur ses travaux
le 26 octobre 1885 devant l'Académie des sciences (Comptes
rendus T.101
p.765).
En 1886, il communique l'ensemble de ses résultats sur
la rage à ses confrères de l'Académie des
sciences (Comptes
rendus T.102
p.459 et
T.103 p.777)
et propose de créer un établissement
vaccinal contre la rage.
Le"Jubilé
de M. Pasteur" est célébré à
Paris le 27 décembre 1892.
Louis Pasteur
meurt le 28 septembre 1895.
Le gouvernement décrète des obsèques nationales.
Pasteur est inhumé dans une crypte de l'Institut Pasteur.
Nombre
des recherches de Louis Pasteur ont été présentées
en séance à l'Académie des sciences avant
son élection par Jean-Baptiste Biot et Jean-Baptiste
Dumas, puis par lui-même ensuite. Les Comptes
rendus sont ainsi une source de premier ordre pour
connaître les travaux de Louis Pasteur et les débats
qu'ils ont suscités. Louis Pasteur a également
utilisé la procédure des plis cachetés
à quatre reprises, les 8
mai 1848, 4 février 1850, 1er
avril 1850et26
juillet 1869.
Louis
Pasteur fut élevé à la dignité de
Grand-Croix de la Légion d'Honneur en 1881.
Il fut plusieurs fois lauréat de l'Académie des
sciences : outre le Prix
Alhumbert (1862), il reçut le Prix
Montyon de physiologie expérimentale (1859), le Prix
Jecker de chimie (1861), une médaille
commémorant l'ensemble de ses découvertes
(1882) et enfin le Prix
Jean Reynaud (1886) pour la découverte du traitement
préventif de la rage après morsure. Ces prix lui
ont permis d'entretenir et de développer ses laboratoires.
Il fut élu membre de l'Académie nationale de médecine
en 1873.
Il reçut un très grand nombre d'honneurs étrangers.