Anita la chanteuse est amoureuse de Max le compositeur mais se laisse également séduire par le charmeur Daniello, un violonistevirtuose et possesseur d'un merveilleux instrument. Jonny, musicien de jazz américain présent en Europe pour une tournée avec son ensemble, courtise Yvonne et est fasciné par le violon de Daniello. Il lui vole l'instrument. Alors que Daniello lance la police à la poursuite de Max, qu'il pense être le ravisseur de son violon, il est écrasé par un train. Le chœur final s'adresse au spectateur : « Ainsi Jonny a joué pour nous faire danser. Si la pièce vous a plu, remerciez-le. Et souvenez-vous : la vie est un jeu. »
L'opéra connaît un très grand succès lors de sa création en 1927 et connaîtra plus de 400 représentations sur 70 scènes d'Allemagne entre 1927 et 1930. Dans le même temps, le choix d'un héros noir et la mise en valeur du jazz lui valent les foudres des conservateurs et des nazis, avant même leur accession au pouvoir, suscitant de nombreux affrontements. En 1938, Křenek figure dans l'exposition « Musique dégénérée ». Le personnage de Jonny inspirera à Ludwig Tersch la couverture du catalogue de l'exposition[3].
Élise Petit, Musique et politique en Allemagne : du IIIe Reich à l'aube de la guerre froide, Paris, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, coll. « Mondes contemporains », 2018, 394 p. (ISBN979-10-231-0575-9), (OCLC1033603686)
↑Élise Petit et Bruno Giner, Entartete Musik : Musiques interdites sous le IIIe Reich, Paris, Bleu Nuit, coll. « Horizons », , 176 p. (ISBN978-2-35884-047-7), p. 29.