Il s'agit d'une anthologie des plus belles demeures de la ville de Gênes, surnommée alors « la Superba ». Peintre de cour de Vincent IerdeGonzague au début du XVIIe siècle, Rubens profita sans doute d'un séjour estival, en 1607[2], chez le duc, pour relever (ou acheter)[3] les plans et les façades de divers palais qui faisaient la splendeur architectonique de la ville de Gênes à cette époque. Il initia aussi les architectes anversois au baroque et au maniérisme génois[4] comme en témoignent sa propre demeure dite Rubenshuis et l'église Saint-Charles-Borromée.
L'ouvrage se présente en deux parties sous un format de 435 sur 335 mm ; la première comprend 72 gravures de plans, coupes et élévations d'édifices, et le deuxième volume rassemble 67 gravures d'édifices dont neuf planches consacrés à des bâtiments cultuels.
Chaque édifice dessiné (plans et élévation) porte le même numéro de planche inscrit en chiffres romains alors que la pagination s'effectue par figura, de la 1 à figura 72 pour le premier volume, et de la figura 1 à la figura 67 pour le second. Les illustrations sont à l'échelle du palme génois qui est égal à 24,8 cm.
La seconde édition[5]en1652, la première après la mort du peintre, éditée chez Jan Van Meurs, à Anvers, ajouta de nouveaux palais (dont certains ne seraient pas de la main de Rubens) en classant les planches sous deux frontispices distincts nommés Palazzi antichi pour la première partie et Palazzi moderni pour la seconde. Meurs publiera une troisième édition en 1663. Une quatrième édition sera publiée par Cornelius Verdussen, toujours à Anvers, en 1708[6].
Comme d'autres traités d'architecture contemporains dont ceux de Vincenzo Scamozzi et de Joseph Furttenbach, ce recueil[7] de dessins va contribuer à la diffusion de la connaissance d'un modèle architectural (innovation dans l’organisation spatiale des volumes), et d'une culture résidentielle qui attirait des artistes de renom et d'illustres voyageurs.
↑Site Palazzo Rubens : selon ce site, ces dessins aurait été achetés par Rubens à un artiste anonyme, pour ensuite les faire reproduire par Nicolaes Rijckman.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(it)P.P. Rubens, « Palazzi di Genova », Anvers - 1622. La deuxième édition en 1652 et troisième édition en 1663 (sous le titre de Palazzi modernietPalazzi antichi di Genova) sont éditées chez Jan Van Meurs à Anvers.
(it)P. P. Rubens, « Palazzi di Genova », édité chez Cornelius Verdussen, Anvers - 1708
(fr)M.P.Gauthier, « Les plus beaux édifices de la ville de Gênes », Paris 1818-1832
(it) Mario Labò, « I palazzi di Genova di P.P. Rubens », Gênes - 1970
(it) Ennio Poleggi, « Una reggia repubblicana. Atlante dei palazzi di Genova 1576-1664 », in Éditions Allemandi, Turin - 1998 (ISBN8842208477)
(en + fr + de) P. Lombaerde, « The Reception of P.P. Rubens's Palazzi di Genova during the 17th Century in Europe: Questions and Problems ». in Édition Turnout – 2002, (ISBN978-2-503-51301-0)
(it) Ennio Poleggi, « L'invenzione dei rolli. Genova, città di palazzi » in Éditions Skira Milan - 2004 (ISBN88-8491-826-X)
(en + it) Boccardo Piero et Migliorisi Piero, « Genova. I palazzi di Rubens », in Éditions Mondadori Electa - 2006, (ISBN8883705602)
Arnout Balis, Blaise Ducos, Jeroen Duindam, Marc Fumaroli, Paul Huvenne, David Jaffé, Corinne Thépaut-Cabasset (préf. Alain Denizot & Xavier Dectot), L'Europe de Rubens : [exposition, Lens, Musée du Louvre-Lens, 22 mai-23 septembre 2013], Lens & Paris, Musée du Louvre-Lens & Éditions Hazan, , 360 p., 23 cm × 29 cm (ISBN978-2-36838-012-3et978-2-75410-694-8), p. 136, 307.