Saint-Moritz est une des plus anciennes stations de sports d'hiver du monde. Elle a organisé à deux reprises les Jeux olympiques d'hiver, en 1928et1948.
Grâce à ses nombreux palaces, ses cures thermales, son casino et son polo sur lac gelé, Saint-Moritz attire depuis 1864 « la haute société ».
Saint-Moritz est située dans l’Engadine, au bord de l’Inn. La commune regroupe également les localités de Suvretta et de Champfèr (dont une partie se trouve toutefois sur la commune de Silvaplana).
La station se divise en deux parties : Saint-Moritz-Dorf (1 822 m d’altitude), le village lui-même, regroupé autour d’une tour inclinée (campanile de l’église Saint-Mauritius) et Saint-Moritz-Bad (1 774 m d’altitude), à l’embouchure de l’Inn dans le lac, là où se trouvent les hôtels les plus récents et les établissements thermaux.
Par la position qu’elle occupe, la station de Saint-Moritz est un carrefour d’itinéraires touristiques suisses et internationaux. Elle s’étale en gradin au-dessus de son lac.
Les domaines skiables du piz Corvatsch (3 303 m d'altitude) et du piz Nair (3 057 m d’altitude) surplombent la station.
Le territoire communal culmine au piz Güglia (3 380 m d’altitude).
L'altitude joue beaucoup sur le climat. Selon la classification de Köppen, le climat de Saint-Moritz est de type (Dfc), c'est-à-dire un climat subarctique. Les hivers sont longs et très froids et la neige peut tomber en abondance. Les étés sont courts et doux. La température moyenne est de 2 °C environ[3].
Situées à 1 800 m d'altitude, les tourbières de Mauntchas et Choma Sur sont parmi les plus hautes d'Europe. Elles se sont formées après le retrait du glacier de la Bernina, laissant la place à des marais progressivement colonisés par des sphaignes formant des buttes[4]. Le marais central et les bordures abritent une flore particulière (Sphagnion magellanici) ; elles sont entourées de forêts d’arolles, mélèzes d'Europe (Larix decidua) et épicéas (Larici-Pinetun-Cembrae)[5]. Elles sont menacées d'assèchement à la suite des drainages, des piétinements des cerfs et des humains[6].
Les sources thermales étaient vraisemblablement connues à l'âge du bronze.
L'église de Saint-Moritz est mentionnée pour la première fois dans un document officiel en 1139.
Bains à Saint-Moritz vers 1881.
Réputée à l'origine pour les vertus curatives de ses sources ferrugineuses, Saint-Moritz s'est développée à partir de 1864. Attirant les premiers skieurs, patineurs et autres joueurs de curling sur lac gelé en provenance d'Écosse, la station devient très vite un rendez-vous mondain de premier ordre pour toute l'Europe. C'est en effet dans ce cadre que la tradition situe l'innovation de l'hôtelier Johannes Badrutt qui, un soir de l'automne 1863, parvient à convaincre ses quelques touristes anglais de revenir séjourner les fêtes de Noël dans son hôtel de l'Engadiner Kulm, s'engageant à rembourser leur voyage s'il ne fait pas beau dans la station, développant ainsi la mode des vacances de neige[7]. En 1885, il propose des paires de ski à ses hôtes afin de les divertir, favorisant ainsi les sports d'hiver pendant la morte saison[8].
Vue aérienne (1954).
Saint-Moritz a été la première commune de Suisse à s'éclairer à la lumière électrique (1878)[réf. nécessaire]. Elle fut également l'une des premières à inaugurer un téléski (1935) après Davos (1934)[9].
LeHôtel Kulm est le palace emblématique de Saint-Moritz. Il fut construit en 1864 et est ainsi le plus ancien hôtel de la station. C'est en ces lieux que se sont véritablement développées les vacances de sport d'hiver. Fait remarquable, c'est dans la salle du grand restaurant de l'hôtel, en 1878, qu'est apparue pour la première fois l'électricité en Suisse.
Friedrich Nietzsche découvrit l’Engadine en séjournant à Saint-Moritz (pension Helvetia) durant l’été 1879, puis à Sils-Maria à l’occasion de sept séjours estivaux (1881 et 1883 à 1888).
Minna Caroline von Goldschmidt-Rothschild (1857-1903), a participé au « lancement » de Saint-Moritz comme station de sports d'hiver à la fin du XIXe siècle.
Marcel Proust y séjourna brièvement, et fait part de son expérience dans Les Plaisirs et les Jours (chapitre Présence réelle)
Vaslav Nijinski, (1889 ou 1890-1950), le grand danseur et chorégraphe des Ballets russes, a séjourné dans la Villa Guardamunt, propriété de ses beaux-parents au-dessus du village de Saint-Moritz, entre 1917 et 1919 ; il y a écrit son journal intime, publié dans sa version intégrale en français sous le titre de Cahiers. Enfin, il a dansé sa dernière danse en public à l'hôtel Suvretta, dans le village.
Vue sur Saint-Moritz et son lac, prise depuis Muottas da Schlarigna.
Pour accéder aux 350 km de pistes autour du piz Nair, on peut emprunter le funiculaire qui relie en dix minutes la ville à Corviglia, à 2 486 m d’altitude.
Un téléphérique relie en dix minutes Corviglia au piz Nair à 3 057 m d’altitude. Là, une terrasse offre un panorama circulaire englobant les sommets de la Bernina et les 25 lacs de la Haute Engadine.
Le piz Corvatsch, accessible en bus puis en téléphérique, est à 3 303 mètres, le point de départ de pistes de ski. Longue de huit kilomètres et éclairée le vendredi soir (dans sa partie inférieure), la piste de Corvatsch à Silvaplana, près de Saint-Moritz-Bad, est une des plus longues de Suisse.
Gras : Chef-lieu de canton U : Membres de l'union des villes suisses sans pour autant être des villes d'un point de vue statistique C : Communes de plus de 10 000 habitants étant des villes selon l'ancienne définition de 1882, mais pas selon la définition actuelle