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1 Biographie  



1.1  Origines familiales  





1.2  Jeunesse  







2 Carrière  



2.1  Hôtels de maître  



2.1.1  Hôtel Tassel  





2.1.2  Maison Autrique  





2.1.3  Hôtel Solvay  





2.1.4  Hôtel Winssinger  







2.2  Grands Magasins  





2.3  L'enseignement  





2.4  Les États-Unis  





2.5  Les grands chantiers  





2.6  La fin de vie  







3 Le style Horta  





4 Quelques œuvres  





5 Honneurs, distinctions et armes  



5.1  Distinctions  





5.2  Hommages  





5.3  Classement UNESCO  





5.4  Musées  





5.5  Armes  







6 Notes et références  





7 Annexes  



7.1  Bibliographie  





7.2  Référence audio  





7.3  Articles connexes  





7.4  Liens externes  
















Victor Horta






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Victor Horta
Image illustrative de l'article Victor Horta
Victor Horta vers 1900.
Présentation
Nom de naissance Victor Petrus Horta
Naissance
Gand, Belgique
Décès (à 86 ans)
Bruxelles, Belgique
Nationalité belge
Mouvement Art nouveau
Activités Architecte
Formation Académie royale des beaux-arts de Bruxelles
Œuvre
Réalisations Hôtel Tassel
Hôtel Solvay
Hôtel van Eetvelde
Maison Horta
Maison du Peuple
Hôtel Aubecq
Distinctions Prix Godecharle (1884)

Lebaron Victor Horta, né le à Gand et mort le à Bruxelles, est un architecte belge. Il est un des principaux acteurs de l'Art nouveau en Belgique.

Il rompt avec l'architecture traditionnelle des maisons bourgeoises, défend le plan libre, la fluidité de l'espace organisé autour du vestibule et de la cage d'escalier et le passage de la lumière favorisé par les verrières et les puits de lumière. Il conçoit chaque détail de ses habitations, jusqu'au mobilier, assemble les matériaux de construction avec les matériaux les plus luxueux, utilise largement le métal et le verre à côté de la pierre. Son vocabulaire architectural est basé sur la ligne courbe, le coup de fouet qui devient vite sa marque de fabrique. L'Art Nouveau passe rapidement de mode et les œuvres d'Horta sont délaissées puis détruites et, maintenant, réhabilitées.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Pour le côté paternel[1] : le père de Victor Horta, nommé Petrus Horta, était un modeste artisan cordonnier, né à Bruges en 1795 et venu s'établir à Gand. On retrouve ainsi les huit arrière-grands-parents de ce Petrus Horta à Bruges. Le trisaïeul en ligne paternelle de Victor Horta (le père de son arrière-grand-père), et semble-t-il premier porteur de ce nom Horta à Bruges, Salvator Horta, était mort à l'Hôpital Saint-Jean de Bruges le . Le registre des décès mentionne à cette date : 9 (decembre 1727) Salvatoor Oortha van Napels. Il s'agissait vraisemblablement d'un soldat napolitain qui s'était arrêté dans les Pays-Bas méridionaux. Il avait épousé une certaine Isabelle Bruggeman, Bourgeman ou Bourgman. Il laissait trois enfants nés à Bruges, et baptisés à Notre-Dame (3e portion) : Michaël Carolus né le , Regina née le et Guido né le . Ce dernier sera le père de Jacobus Horta, menuisier, baptisé à Bruges (Notre-Dame 3e portion) le , qui épousa à Bruges en 1790 Anna Theresia De Ceuninck, née à Bruges en 1769. Ces derniers seront les grands-parents de Victor Horta, qui ne les connaîtra cependant jamais car ceux-ci étaient déjà morts lorsqu'il naquit à Gand. Il est vrai que le père de Victor était déjà âgé à la naissance de son fils, et que Victor sortait à peine de l'adolescence lorsqu'il perdit son père en 1880.

Pour le côté maternel : la mère de Victor Horta, que Petrus Horta avait épousé en secondes noces à Gand en 1851 se nommait Henriette Coppieters. Elle était née à Lede en 1824, et son père Jacques Coppieters y était aubergiste bien que né à Hamme. Le grand-père maternel de celle-ci, Joannes Baptiste Vandersteen, était huissier à Lede. Ainsi , les origines familiales maternelles de Victor Horta sont à trouver dans la région entourant Termonde, avec ses ascendants ayant vécu à Waesmunster, Zele, Lede, etc.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Pavillon des Passions humaines (1890-1897).

Victor Petrus Horta naît à Gand le au sein d’une famille nombreuse. Il est le quatorzième de quinze enfants. Sa mère, Henrica dite Henriette Coppieters (née à Ledele), est la seconde épouse de Petrus Jacobus Joannes dit Pierre Horta (né à Brugesle), qui a déjà dix enfants de son premier mariage. C'est un artisan cordonnier qui « exerçait son métier avec une telle supériorité que pour lui il était un art » (Mémoires, p.283). Henrica donne naissance à cinq enfants, Victor étant le quatrième. Pierre Horta aimait également la musique et le jeune Victor se sentit brièvement attiré par la pratique du violon. Mais il est renvoyé pour indiscipline du Conservatoire de Musique et s’inscrit en dessin d’architecture à l’académie royale des beaux-arts de Gand. En 1878, il part pour Paris chez l’architecte décorateur, Jules Dubuysson à Montmartre et revient à Gand deux ans plus tard, à la mort de son père. Il épouse en 1881 Pauline Heyse. Elle est enceinte, ils sont mineurs et Victor Horta n'a pas encore achevé sa formation. Le couple s’installe à Bruxelles. Leur fille, Marguerite, née à Bruxelles le , meurt à l'âge de sept mois[2] à Bruxelles le .

Victor Horta suit des cours à l’Académie des Beaux-Arts tout en travaillant pour assurer sa vie quotidienne : il est admis dans l’atelier de l’architecte Alphonse Balat qu’il révérera toute sa vie[3]. Il travaille avec Balat sur la construction des serres royales de Laeken, c'est son premier bâtiment à utiliser le verre et le fer.

Dans son testament, rédigé en 1944, Horta ressent encore le besoin d’affirmer sa dette à l’égard de son maître.

En 1884, Victor Horta remporte le premier prix Godecharle pour l'architecture[4]. Cette bourse l'amène à voyager en France et en Allemagne[5].

En 1888, il rejoint la franc-maçonnerie en étant admis dans la loge maçonnique bruxelloise Les Amis philanthropes, qui compte déjà son ami le sculpteur Godefroid Devreese parmi ses membres[5].

C’est grâce à Balat que le jeune homme, fort seulement de trois maisons construites à Gand en 1885, reçoit la commande en 1889 d’un petit édifice destiné à abriter la sculpture monumentale de Jef Lambeaux, Les Passions humaines (Parc du Cinquantenaire à Bruxelles)[3].

Le, à Bruxelles, naît sa seconde fille Simone : dans ses Mémoires rédigées à partir de 1939, il évoque son amour profond pour cette enfant. Il en obtiendra la garde après son divorce en 1906[6]. Elle mourut à Ixelles le .

Carrière[modifier | modifier le code]

Hôtels de maître[modifier | modifier le code]

Ornement de l'Hôtel Deprez-Van de Velde.
Intérieur de l'Hôtel van Eetvelde.

Après des années de galère, la carrière d’Horta prend soudainement son essor. Deux amis, Eugène Autrique et Emile Tassel, dont il a fait la connaissance au sein de la loge maçonnique des Amis Philanthropes où il a été admis en 1888, lui confient chacun la construction d’un petit hôtel de maître (Maison Autrique, 266 chaussée de Haecht à Schaerbeek et hôtel Tassel, 6 rue Paul-Émile Janson à Bruxelles). Horta touche au but qu’il s’était fixé, « créer une œuvre personnelle dans laquelle se retrouverait le rationalisme constructif, architectural et social » (Mémoires, p.13).

Hôtel Tassel[modifier | modifier le code]

Construite en 1893, cette maison est considérée comme la première maison de l'Art nouveau à Bruxelles. C'est la concrétisation d'un système constructif imaginé par Viollet-le-Duc dans sa maison à pans[7]. Son plan diffère de la répartition classique des habitations bourgeoises de l'époque, tout en répondant parfaitement aux besoins des propriétaires comme toutes les maisons de Victor Horta[2].

Le passage de la lumière est soigneusement étudié : puits de lumière, portes munies de vitraux ou lanterneaux laissent passer la lumière[5].

Maison Autrique[modifier | modifier le code]

En 1893, Victor Horta fait construire une maison de ville pour son ami Eugène Autrique. L'intérieur a un plan traditionnel, en raison d'un budget limité, mais la façade comprend déjà certains des éléments qu'il va ensuite développer : la mosaïque, les vitraux,les colonnes de fer, les sgraffites et la sculpture sur bois[8].

Victor Horta ne semble pas avoir conçu le mobilier de cette maison mais l'intérieur comporte des éléments de décorations typiques comme les motifs en gerbe de la rampe d'escalier et la ligne courbe à partir d'un point central dans la mosaïque[5].

En 1894, Horta est élu président de la Société centrale d'architecture belge, dont il démissionne dès l'année suivante à la suite d'un différend provoqué par l'attribution de la commission pour un jardin d'enfants rue Saint-Ghislain sans concours public[4].

À cette époque, grâce à des conférences et des expositions organisées par l'association d'artistes Les Vingt, Horta se familiarise avec le mouvement britannique Arts and Crafts qui influence son travail ultérieur[9].

Hôtel Solvay[modifier | modifier le code]

C’est grâce à un ami de Tassel, l’ingénieur Charles Lefébure, secrétaire d’Ernest Solvay, qu’Horta sera introduit en 1894 auprès de la famille Solvay. Aux deux premières commandes plutôt modestes — un monument à Alfred Solvay dans la cour de l’usine à Couillet et le tombeau familial au cimetière d’Ixelles — succèdent la transformation du château de La Hulpe, la construction d’un bel hôtel de maître, 224 avenue Louise (1894) et d’un château à Chambley-Bussières (en Lorraine française) pour le baron Henry de Wangen, gendre de Solvay (1897).

L'hôtel Solvay est sans doute une des œuvres les plus remarquables de Victor Horta. Il dispose d'un budget considérable et d'une carte blanche pour cette construction.

L'immeuble occupe 15 mètres à front de rue et s'étend sur 20 à 25 mètres en longueur. La façade avant est relativement sobre mais d'une grande élégance. Elle est en grande partie symétrique, en pierre bleue et pierre blanche mais intègre aussi le verre et le fer, des matériaux plus modernes. Elle est percée de bouches d'aération qui assurent la climatisation naturelle des espaces intérieurs et donnent un grand confort à la maison[10].

À l'intérieur, Horta innove avec le décloisonnement des espaces, l'utilisation des structures métalliques et de matériaux précieux (marbres, bois exotiques, velours, or et laiton) et par le traitement de la lumière[11]. A côté des matériaux luxueux, il utilise aussi, avec audace, des matériaux à caractère industriel comme les briques vernissées et les poutres rivetées. Le mobilier reprend les formes et motifs de l'architecture, notamment la fameuse ligne courbe. Victor Horta conçoit chaque détail; meubles, tapis, luminaires, vaisselle et même la sonnette[5].

Pour la décoration de l'escalier, Horta coopère avec le peintre pointilliste belge Théo van Rysselberghe[10].

L'hôtel Solvay est classé par l'arrêté royal du . Le jardin et les anciennes écuries sont classés par arrêté gouvernemental du . Depuis 2003, l'hôtel est inscrit, à l'instar d'autres œuvres bruxelloises de Victor Horta, sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco[11],[12].

L'hôtel appartient désormais à la famille Wittamer qui l'a acheté en 1958 et considérablement rénové. Tout le mobilier, les lustres, les tapis, les horloges et les vases d'origine ont été préservés et sont encore présents dans la maison[10].

En 1894 toujours, l’avocat Maurice Frison avec qui Horta a noué une solide amitié lui confie la construction de sa maison, 37 rue Lebeau à Bruxelles, une commande qui semble attirer l’attention de Charles Buls, alors échevin. La Ville de Bruxelles, hors de toute procédure de concours, commande à Horta un jardin d’enfants dans les Marolles (40rue Saint-Ghislain). Dans ce même quartier populaire de Bruxelles, Horta construit un bâtiment majeur : la Maison du Peuple pour le parti ouvrier belge (1895-1899). Il affirme dans ses Mémoires qu’il a été choisi pour « sa manière esthétique » (Mémoires, p.43) et pas pour ses idées politiques « quoiqu’elles correspondaient ». Les sympathies d’Horta étaient manifestes : il avait donné des cours à la Section d’Art, dans l’ancienne Maison du Peuple, rue de Bavière, et fréquentait amicalement des intellectuels du parti comme Max Hallet, Léon Furnémont (pour qui il construira) ou Emile Vandervelde (qui jouera un rôle important plus tard dans la commande du Palais des Beaux-Arts).

Hôtel Winssinger[modifier | modifier le code]

En 1894, l'ingénieur C. Winssinger fait appel à Victor Horta pour construire une maison rue de l'Hôtel des Monnaies à Saint-Gilles. Il conserve le plan traditionnel des maisons bourgeoises, avec leurs trois pièces en enfilade mais utilise les structures métalliques ainsi que les papiers peints et la moquette venus d'Angleterre. Victor Horta est également, pour la première fois, responsable du mobilier. Il tente la ligne courbe, ce n'est pas un succès total mais c'est là qu'apparaît la contre-forme en forme de haricot qu'il va beaucoup utiliser dans son mobilier par la suite[5].

On ignore les raisons pour lesquelles Edmond van Eetvelde fait appel à Horta, le secrétaire indépendant du Congo souhaite une maison dont le programme est « celui de tout le monde » : une maison de famille avec de vastes espaces de réception dans un des plus beaux quartiers de Bruxelles, avenue Palmerston. Horta lui répond par une création aux antipodes de la banalité, « le plan le plus audacieux qu’il ait fait jusque-là » (Mémoires, p.78). À la suite de l’exposition de Tervuren en 1897, Van Eetvelde est anobli et commande bientôt une extension de son hôtel particulier (1899).

Si l’hôtel Tassel a valu à Horta une reconnaissance quasi immédiate pour son audace novatrice, tant de la part d’architectes que du grand public, il faut attendre l’exposition de La Libre Esthétique en 1897 à Bruxelles pour qu’un large public découvre ses qualités de créateur de mobilier et de décorateur : il montre au sein du salon un tapis de laine créé pour Anna Boch, des vitraux et un buffet pour l’hôtel Van Eetvelde, une table de salle à manger et des chaises et un lustre extensible pour l’hôtel Solvay.

L’accumulation de commandes entre 1893 et 1898 permet à Horta d’acheter deux parcelles de terrain rue Américaine à Saint-Gilles pour construire sa propre maison et son atelier. Son art évolue très vite et, au tournant du siècle, il abandonne l’usage démonstratif de structures métalliques : les hôtels Aubecq (520 avenue Louise, 1899), Roger (459 avenue Louise, 1901), Dubois (80 avenue Brugmann, 1901) et Max Hallet (346 avenue Louise, 1902) se distinguent par la beauté du travail de la pierre.

Grands Magasins[modifier | modifier le code]

Horta n’abandonne pas pour autant les structures métalliques en façade pour les grands magasins où elles sont d’une utilité absolue pour ouvrir le plus largement possible les bâtiments vers la rue. Les commandes de L'Innovation (rue Neuve, 1900 et chaussée d’Ixelles à Bruxelles, 1903 ; sur le Meir à Anvers, 1906), du Grand Bazar Anspach (rue de l’Évêque à Bruxelles et à Francfort-sur-le-Main, 1903), des magasins Waucquez (aujourd'hui Centre belge de la bande dessinée, 20 rue des Sables à Bruxelles, 1906) lui valent probablement la désaffection de sa clientèle privée : offert aux regards de la clientèle des grands magasins, son style porteur d’une image d’avant-garde perd de son exclusivité.

Horta divorce en 1906 et épouse deux ans plus tard Julia Carlson, une jeune femme suédoise professeure de gymnastique.

L'enseignement[modifier | modifier le code]

Monument à Charles Buls (avec Victor Rousseau).

Progressivement le cours de la carrière d’Horta se modifie : il consacre davantage de temps à l’enseignement. Il était devenu en 1893 professeur d’architecture à la Faculté Polytechnique de l'Université Libre de Bruxelles, une charge dont il démissionne en 1911 à la suite d'un différend avec les autorités académiques concernant la construction des nouveaux bâtiments de l’université. Horta devient l’année suivante professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et obtient en 1913 un mandat de directeur pour trois ans. Il désire reformer l’enseignement de l’architecture et s’attire de vives inimitiés de la part de certains de ses collègues.

Les États-Unis[modifier | modifier le code]

Ses activités sont interrompues pendant la Première Guerre mondiale. Parti à Londres en 1915 pour assister à un congrès, il ne peut rentrer en Belgique. Poussé par la nécessité de gagner sa vie, il part aux États-Unis où il donne des conférences. Il revient en 1919 et vend sa maison et son atelier. Après ses années d’exil forcé, il doit faire face à une situation difficile.

Les grands chantiers[modifier | modifier le code]

Il faut poursuivre les chantiers entamés : le Musée des Beaux-Arts de Tournai (1903-1928), l’hôpital Brugmann à Jette (1906-1923), la Gare centrale (1912 ; achevée par Maxime Brunfaut entre 1946 et 1952) et se battre pour prouver qu’il est toujours un grand architecte. En 1919, Horta présente ses premiers plans pour la construction d’un Palais des Beaux-Arts. L’État belge refuse le projet jugé trop onéreux. Celui-ci sera relancé en 1922 grâce à l’intervention d’Henri Lebœuf et à la création de la « Société du Palais des Beaux-Arts » dont le capital rémunéré est garanti par le gouvernement. L’architecture magistrale du Palais des Beaux-Arts sera longtemps méconnue probablement à cause d’un langage formel classicisant, inspiré par l’architecture de la place Royale, et de la discrétion de l’implantation en contrebas de la place des Palais. Pour compliquée qu’elle fût après la Première Guerre mondiale, la vie d’Horta ne manqua pas de témoignages de reconnaissance : en 1925, il construit le Pavillon d’Honneur de la Belgique au sein de l’exposition des Arts décoratifs à Paris. L’année suivante, il préside le jury du concours international pour la conception du Palais de la Société des Nations à Genève et est nommé officier de la Légion d’honneur. Il est élevé au titre de baron en 1932 par le roi Albert Ier[13].

La fin de vie[modifier | modifier le code]

En 1935, il écrit une Étude objective sur les auteurs des serres du jardin botanique de Bruxelles.

En 1938, il fait partie de l'ASBL Les Défenseurs du Jardin botanique de Bruxelles et participe à la brochure Il faut respecter le "Botanique" parce que...

En 1939, Victor Horta commence la rédaction de ses Mémoires. Il connaît des drames dans sa vie privée à ce moment-là, son second mariage est un échec et sa fille Simone décède inopinément en . Il arrête la rédaction et ne la reprend qu'en 1941, sous une forme différente et ne couvrant que la période 1894-1906. Les Mémoires de Victor Horta sont publiées en 1986, avec des annotations de la conservatrice du musée Horta, Cécile Dulière[2].

En août 1945, lors de son dernier déménagement du numéro 18, place Stéphanie au numéro 76, rue Saint Bernard, il vend comme vieux papier à la firme De Vriendt environ 800 kg de dessins, de croquis et d'archives, anéantissant de fait pratiquement entièrement l'imposante documentation graphique de toute son œuvre[14].

Il décède le à Bruxelles, dans la clinique de le rue de Linthout qu'il a construite.

Trois ans après, la maison Aubecq est détruite, en 1965 c'est la Maison du Peuple et, en 1967, le magasin Innovation est ravagé par un violent incendie.

Jean Delhaye, qui a débuté avec Victor Horta en 1934, s'évertue de sauvegarder documents et patrimoine. Il fonde le musée Horta, fait démonter pierre à pierre les bâtiments voués à la démolition et encourage la publication de la première monographie consacrée à l'architecte, rédigée par Franco Borsi et Paolo Portoghesi[2]. Barbara van der Wee est une des spécialistes chargées de la restauration de ses œuvres[15].

Le style Horta[modifier | modifier le code]

Victor Horta a amené des innovations révolutionnaires dans l'architecture : le plan ouvert, la diffusion et la transformation de la lumière au travers de l’ensemble de la construction et l'intégration des lignes courbes de la décoration à la structure du bâtiment[16]. Il s'intéresse à la ligne courbe dès sa sortie de l'Académie, afin de « transposer aux autres éléments de l'architecture le galbe séculaire des colonnes » (Mémoires). Beaucoup de ses réalisations s'inspirent de l’œuvre de Viollet-le-Duc[17].

Il était un disciple d'Eugène Viollet-le-Duc : « Je pensais à Viollet-le-Duc, à ses Entretiens sur l'Architecture, à ses Dictionnaires raisonnés de l'Architecture et de l’Ameublement ; à toute son admirable analyse de l'Art d'une merveilleuse époque » [18].

Il utilise des structures métalliques, qu'il laisse souvent apparentes, de sorte qu'elles deviennent partie de la décoration. Elles permettent la création d'espaces de vie flexibles, généreusement éclairés grâce à des verrières et des puits de lumière. Les décors intérieurs sont d'une grande inventivité, sols en mosaïque, murs peints, ferronneries faites de volutes et d'arabesques et mobilier personnalisé[16].

Les maisons de Victor Horta sont toutes différentes et parfaitement adaptées au style de vie du commanditaire. Très vite, il conçoit chaque détail de ses constructions et crée lui même le mobilier.

Plus tard, alors que l'Art nouveau est en déclin, Victor Horta évolue et les lignes droites remplacent les courbes mais il continue à jouer avec la lumière, les couleurs de la lumière et l’agencement des espaces. Après la Première Guerre mondiale, ses conceptions architecturales changent encore, ses constructions utilisent le béton et deviennent cubistes[19].

Son architecture démontre aussi ses préoccupations sociales : des fenêtres éclairent les sous-sols où se situent les cuisines, des monte-plats et des buffets tournants simplifient la vie des domestiques[2].

Quelques œuvres[modifier | modifier le code]

Maison Horta (musée Horta).
Poignée de porte de la maison-atelier du sculpteur Fernand Dubois.
Vestige de la Maison du Peuple dans les champs à Jette (années 1980).

À Bruxelles :

Le Grand Bazar (1903–1905) à Francfort, en 1910
Croquis d'un ornement par Victor Horta

À Gand

À La Hulpe

À Oudenburg (près d'Ostende) :

Villa Carpentier.

À Renaix :

À Tournai

À Sosoye (à proximité de Maredsous)

EnAllemagne

Honneurs, distinctions et armes[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

.

Hommages[modifier | modifier le code]

Classement UNESCO[modifier | modifier le code]

La maison et l'atelier de Victor Horta benéficient en outre de la protection renforcée depuis le dans le cadre de la convention de l'UNESCO pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

Musées[modifier | modifier le code]

À Bruxelles, trois réalisations de l'architecte sont ouvertes au public :

Armes[modifier | modifier le code]

Armoiries du baron Horta
Blasonnement : Coupé au premier d'argent à trois équerres mal ordonnées d'azur, au second d'azur à la tortue posée en pal d'argent. L'écu sommé pour le titulaire et ceux de ses descendants qui seront appelés à porter après lui le titre que nous lui concédons d'une couronne de baron et supporté à dextre par un lion d'or, armé et lampassé de gueules, à senestre par un griffon d'or armé et langué de gueules ; l'écu surmonte pour ses autres descendants d'un heaume d'argent couronné, grillé, colleté et liseré d'or, doublé et attaché de gueules, aux lambrequins d'argent et d'azur. Cimier : un compas d'azur entre un vol d'argent. Devise : "Par le labeur vers les sommets" d'argent sur un listel d'azur[28].

Symbolisme : Les équerres de l'écu et le compas du cimier rappellent qu'il est franc-maçon ainsi que sa profession.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voyez Guy Waltenier, Les quartiers d'ascendance de Victor Horta (1861 - 1947), dans L'Intermédiaire des Généalogistes, 1981, pages 392 à 396.
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  • Encyclopædia Universalis, « VICTOR HORTA », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
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  • (en) « Maison Autrique in Brussels », sur European Heritage Awards / Europa Nostra Awards (consulté le ).
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  • « Saint-Gilles - Athénée royal Victor Horta - Rue de la Rhétorique 14-16 - Rue des Etudiants 15-17 - Place Louis Morichar 56 - QUÉTIN Edmond », sur www.irismonument.be (consulté le ).
  • Christophe, « Liste des astéroïdes du n°2501 au n°3000 », sur www.le-systeme-solaire.net (consulté le ).
  • Lettres patentes signées par le Roi Albert I le 23 mars 1932.
  • Annexes[modifier | modifier le code]

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