Engrec ancien, le mot emporion (ἐμπόριον) désigne un port de commerce, par opposition à l’astu (ἄστυ), la cité à proprement parler, située à l'intérieur des terres.
Unemporion dépend souvent d'une cité, comme c'est le cas du Pirée par rapport à Athènes. Le terme désigne également un comptoir maritime fondé dans une colonie ou en territoire étranger. Le terme est également employé pour désigner toute place de commerce d'une population non-grecque, comme Gênes, emporion des Ligures selon Strabon.
À l'époque archaïque en particulier, un port comme l' emporion d'Al Mina n'est pas nécessairement une cité ; c'est une installation permanente de Grecs réunis en communauté sur un site sans souveraineté politique, seulement à des fins commerciales. Le site pourra cependant évoluer et devenir une place essentielle du commerce, comme Naucratis[1].
La venue des Phocéens, en -598, et la fondation de Massalia, n'est pas du tout étrangère à l'idée de contrôler le débouché de la route de l'étain. Même si au passage la rapide création de comptoirs côtiers prouve que les Grecs s'intéressaient aussi à tout négoce, dont l'or et le sel. Ainsi, Agathée (Agde) est fondée à l'embouchure de l'Hérault, fleuve aurifère, et Olbia (Hyères) contrôlait des salins[2].
↑Roland Étienne, Christel Müller, Francis Prost, Archéologie historique de la Grèce antique : 3e édition, mise à jour, Ellipses, , 399 p., 24 cm (ISBN978-2-7298-8588-5, SUDOC178923508), p. 72
Michel Bats, « Marseille archaïque : Étrusques et Phocéens en Méditerranée nord-occidentale », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, vol. tome 110, no 2, , pages 626 à 633 (DOI10.3406/mefr.1998.2045, lire en ligne, consulté le ).
Pierre Rouillard, « Les emporia dans la Méditerranée occidentale aux époques archaïque et classique », dans Pierre Rouillard et al., Les Grecs et l'Occident : Actes du 2e colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer de l'automne 1991, vol. 2, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, coll. « Cahiers de la Villa Kérylos », (lire en ligne), pages 104 à 108.
Jean-Pierre Saltarelli, Le Pègue, vie et mort d'un emporion grec, Cépages Magazine, no 41, .