Diplomate des Nations unies, il est connu pour ses actions et ses médiations en faveur de la paix internationale. En , le prix Nobel de la paix lui est décerné « pour les efforts qu'il a déployés sur plusieurs continents et pendant plus de trois décennies pour résoudre les conflits internationaux ».
Au cours de son mandat pour les Nations unies, il a été envoyé spécial pour le Kosovo, chargé d'organiser les négociations sur le processus de détermination du statut du Kosovo, après la déclaration d'indépendance, en 2008.
Martti Ahtisaari est né à ViipurienCarélie (nom finnois de l'actuelle VyborgenRussie). Son père, Oiva Ahtisaari, dont le grand-père Julius Marenius Adolfsen avait émigré avec ses parents de Norvège en Finlande en 1872, a pris la nationalité finlandaise en 1929[2]. Le père de Martti Ahtisaari a finnicisé son nom de famille en Ahtisaari, en 1935[3].
Martti Ahtisaari grandit dans la zone de la caserne de la garnison de Kuopio[4], où son père est sous-officier[5]. À Kuopio, Martti Ahtisaari rencontre sa future épouse Eeva Hyvärinen, qui est venue à Kuopio pour étudier[5]. Martti Ahtisaari est élève au lycée de Kuopio[6] puis, en 1952, il suit son père qui s'installe à Oulu pour son travail. Martti Ahtisaari étudie au Lycée d'Oulu[6], et obtient son baccalauréat en 1956[7]. À Oulu, il joue dans le club de basket-ballOulun NMKY[8].
Après avoir accompli son service militaire, il est capitaine dans la Réserve de l'Armée finlandaise, et il étudie à l'école supérieure de formation des maîtres d'Oulu et obtient son diplôme de professeur enseignant du premier degré en 1959. Il est décrit comme l'un des étudiants brillants de l'école supérieure de formation des maîtres[9]. Outre sa langue maternelle, le finnois, Martti Ahtisaari parle suédois, français, anglais et allemand.
Martti Ahtisaari est professeur à l'école primaire de Kastell d'Oulu de 1959 à 1960[3]. Par la suite, Martti Ahtisaari adhère à l'organisation étudiante AIESEC, où il se dit être intéressé par la carrière diplomatique[10].
Membre de la YMCA, de 1960 à 1963, il est directeur de l'école suédoise d'éducation physique à KarachiauPakistan.
En1965, il rejoint le Bureau de l'aide au développement du ministère finlandais des Affaires étrangères, où il devient chef adjoint du département. En 1968, il épouse Eeva Irmeli Hyvärinen (1936-). Le couple a un fils, Marko Ahtisaari(fi), musicien et producteur de renom.
De 1977 à 1981, il est ainsi nommé Commissaire des Nations unies pour la Namibie, territoire administré par l'Afrique du Sud et dont l'ONU veut l'indépendance. À la même époque, il sert également de représentant du secrétaire général en Namibie en 1978. Il emménage alors avec sa famille à New York où se trouve le siège des Nations unies.
Sous-secrétaire général des Nations unies pour l'Administration, de 1987 à 1991, il reste représentant spécial du Secrétaire général pour la Namibie. Il participe aux travaux entre l'ONU, la SWAPO et l'OUA menant à l'indépendance de ce pays en 1990.
En, Ahtisaari est envoyé en Namibie avec 8 000 casques bleus et civils, chargés d'organiser la transition vers l'indépendance et les premières élections libres en novembre 1989. À ce titre, il est nommé citoyen namibien honoraire[3]. Cette expérience lui sera très utile pour ses futures missions[11].
Alors qu'il participe encore aux médiations pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine, il se lance dans la campagne présidentielle. Plusieurs personnalités politiques finlandaises ont alors perdu la confiance des Finlandais, victimes d'une récession économique. En 1993, Ahtisaari accepte l'investiture du Parti social-démocrate.
Sa présidence commence par la division de la coalition gouvernementale avec le départ du Parti du centre. Le Premier ministre, Esko Aho, refuse la participation du président dans les affaires étrangères. Au cours du mandat d'Ahtisaari (1994-2000), la Finlande adhère à l'Union européenne.
Ahtisaari ne se représente pas en 2000, et voit Tarja Halonen lui succéder à la présidence.
Il a accepté depuis 2000 plusieurs postes dans plusieurs organisations internationales. En 2000, par exemple, le gouvernement britannique l'inclut dans une équipe chargée d'inspecter le désarmement de l'IRAenIrlande du Nord.
Le, Martti Ahtisaari est nommé par les Nations unies envoyé spécial chargé de superviser les négociations sur le statut final du Kosovo. Il a pour porte parole Rémi Dourlot.
Le, il présente son rapport sur le statut du Kosovo[12]. Le , des indépendantistes se regroupent et promènent un pantin à l'image du médiateur de l'ONU[13].
Ce qu’Ahtisaari a fait à Belgrade[14], bien des années plus tard (et la raison pour laquelle il a notamment obtenu le prix Nobel de la paix), est éclairé par la fameuse discussion échangée avec Slobodan Milošević. À la question : « Que se passerait-il si la Serbie refuse les exigences de l’Occident?», Ahtisaari, dit-on, aurait nettoyé tout ce qu’il y avait devant lui sur la table des négociations et répondu : « Belgrade sera aussi plat que cette table, la ville sera rasée par un tapis de bombes américaines[15] ».
(en) Martti Ahtisaari, Carter Wiseman, Ban Ki-Moon, The United Nations at 70 : Restoration and Renewal, Rizzoli International Publications, , 204 p. (ISBN978-0-8478-4615-3)
↑(fi) Veli-Matti Autio, Heljä Pulli, « Presidentti Martti Ahtisaaren esivanhemmat », Suomen Sukututkimusseuran vuosikirja, Helsinki, Suomen sukututkimusseura, no 44, , p. 8-28 (ISBN952-5130-02-9, lire en ligne, consulté le )
Milena Dieckhoff, L'individu dans les relations internationales, Le cas du médiateur Martti Ahtisaari (essai), Paris, L'harmattan, , 170 p. (ISBN978-2-296-96439-6, lire en ligne)
(en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — leNobel Lecture — qui détaille ses apports)